Huahine et Fakarava

 

 

 

Septembre 2021

 

La navigation de Tahaa à Huahine est toute tranquille, nous cherchons les baleines mais depuis notre arrivée à Tahiti nous en avons vu qu’une de très loin…Dans la baie où nous mouillons, il y a encore un bel hôtel où nous allons prendre le petit déjeuner avec Linda pour mettre au point le programme du tournage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Elle réalise un documentaire sur les différentes cultures de ses origines, entre la Polynésie et la Nouvelle Calédonie. Tatouage polynésien, danse, savoir faire typique de chaque île… Nous l’avions croisée vite fait au Panama et véritablement rencontrée aux Marquises. Nous avons quatre jours de tournage avec elle pour réaliser une danse sous l’eau entre femmes. Cette note artistique viendrait conclure le documentaire et le choix de tourner à Huahine permet d’accentuer cette touche féminine puisque c’est une île où les femmes gouvernaient.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le tournage se fait un peu à l’arrache dans le sens où nous ne savons pas trop où nous allons, nous nous adaptons au décors de la baie, aux conditions de courant, nous improvisons beaucoup sous l’eau et c’est ce qui fonctionne le mieux. Plus nous avons une idée en tête, plus c’est difficile de la réaliser. J’emmène Linda marcher sous l’eau, puis nous nous jetons dans les profondeurs, nous dansons sous l’eau et en surface, c’est absolument génial de pouvoir partager ça avec quelqu’un et j’adore de fou cette expérience, moi qui suit souvent seule devant l’objectif! J’hallucine quand Alex la dirige de manière si douce et respectueuse, je dis direct à Linda qu’elle a trop de la chance, qu’avec moi il ne met pas toutes ces formes!!!!

 

 

 

 

 

 

 

C’est un vrai challenge pour Linda de faire ces images sous marines avec deux apnéistes « confirmés » qu’elle connait à peine… Nous devons la mettre en confiance et la rassurer sur ses capacités en apnée qu’elle sous estime largement. Elle est d’autant plus stressée quand nous avons une ceinture de plomb qui nous permet de rester au fond de l’eau…Il faut ensuite nager avec, car nous n’avons pas pieds, et enchaîner les apnées… Elle a des cheveux très longs, mon rêve, et le résultat sous l’eau est trop trop beau. Je suis hyper contente des images que nous avons pu réaliser mais hyper frustrée de les laisser entre les mains de Linda et de ne pas pouvoir les monter ni les mettre en musique! C’est mon premier boulot en tant que danseuse sous l’eau ce qui me rend extrêmement fière!

 

 

 

 

Nous croisons plusieurs maisons flottantes qui peuvent se déplacer d’une baie à l’autre avec un moteur!

 
 
 
 

Le dernier jour de tournage, Linda nous demande de l’aide pour filmer Terii, un polynésien spécialiste de la culture ancestrale et des marae. Un marae est un lieu culte, un peu l’équivalent des églises, sauf que c’est en pleine nature, des pierres, au milieu d’un champs, des tikis… Ce sont des lieux sacrés. 

 

 

 

 

 Ici le marae est un mur de pierres avec la mer d’un côté et un grand champs de l’autre.

 
 
 
 
 

Nous allons donc chercher Terii chez lui et nous marchons jusqu’au marae d’à côté pour l’interview. Avec Alex, nous étions déjà allé voir ce mur de pierres. 

Terii nous demande si nous avions déjà ressenti quelque chose en allant visiter le marae par nous même… Est ce que nous sommes des mauvais élèves si nous répondons « pas spécialement! »???

Sur le chemin, Terii marche très très lentement. Et puis d’un coup il s’arrête, ferme fort les yeux et semble avoir très mal au plexus qu’il compresse avec sa main… Alex, Linda et moi nous arrêtons et ne savons pas trop quoi faire. Terii a la capacité de communiquer avec nos ancêtres,  les « tupuna » disent-ils ici, et il semble être entouré de fantômes… 

 

Puis il remarche à nouveau, sans trop rien nous expliquer, nous le suivons tous mal à l’aise. Je marche derrière lui et je vois bien que ma présence le gêne. Il s’arrête à nouveau…yeux fermés, crampes au plexus… Nous avançons à deux à l’heure et nous sommes un peu ric-rac niveau timing mais évidemment personne ne dit mot.

Il se retourne brusquement vers moi en me demandant mes origines… « française »… « non, tu viens de beaucoup plus loin! ».

Je ne comprends pas trop ce que ça veut dire « venir de beaucoup plus loin ». J’ai déjà entendu que j’avais une vieille âme, est ce que c’est ça?

Mais non pas du tout, Terii est en train de me dire que mes ancêtres viennent de trèèèèès loin… Bon, est ce qu’il les voit? Les entend? C’est assez flippant!

 

Nous finissons enfin par arriver au marae. Avec Alex, nous avions traversé le champs pour aller jusqu’au mur de pierres. Que n’avons nous pas fait!

Des petites pierres sont disposées tout autour du champ. Le passage doit se faire entre deux pierres, en commençant par le pied gauche. Et il ne faut pas confondre l’entrée des rois, des nobles et celle du peuple…

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes juste à côté du mur de pierres mais la « porte d’entrée » du marae est de l’autre côté du champ, nous devons faire tout le tour du champs (non clôturé) pour rentrer correctement. Nous devons enlever nos chaussures! Je suis phobique des pieds sales et je ne marche JAMAIS pieds nus!!!!! Bon, je prends un peu sur moi! Nous mettons bien 20 mn à entrer dans le marae car avant de passer entre les deux petites pierres, Terii effectue un cérémonial . Pour avoir vraiment accès à la puissance de ce genre de lieu sacré, Terii nous explique qu’il faut avoir deux choses: L’humilité et la foi. L’humilité je ne sais pas trop, mais la foi c’est sûre que je ne l’ai pas! Par contre je crois complètement que des êtres hautement élevés spirituellement puissent communiquer avec des anges, des guides ou des ancêtres mais cela m’est totalement inaccessible et du coup ça ne me parle pas trop…

 

 

 

 

 

 

 

L’interview se passe bien mais il tient à dire certains propos hors caméra. Nous sommes tous les trois impressionnés et essayons de rester le plus respectueux possible. Parfois il semble saluer des gens qu’il voit! Nous avons l’impression d’être en plein 6ème sens et Bruce Willis ne doit pas être bien loin…!!!

Il précise qu’il a souvent du exorciser des gens qui s’étaient fait envouter par des « tupuna » (les ancêtres) et qu’heureusement qu’il a cette faculté car quand un mauvais tupuna s’ancre en nous cela peut être dramatique!

Pour sortir du marae nous devons à nouveau faire tout le tour, passer entre les deux pierres pied gauche en premier, petit cérémonial d’au revoir  et nous pouvons remettre nos chaussures.

Terii aperçoit alors mon tatouage. Il est à deux doigts de tomber dans les pommes « Qui t’a fait ce tatouage? », « ben un mec à Paris… » « Mais ton tatouage est complètement fermé! Comment elle fait ta baleine pour voir? Pour respirer? Il faut une ouverture! ». J’essaye de lui expliquer que je voulais un dessin très graphique, loin de la réalité. Il me répond « mais là ton animal il est mort! ».

Je marche toute penaude avec ma baleine morte sur le dos, un peu fatiguée de la journée!

 

 

 

 

 

 

 

Dès le lendemain nous devons aller à Fakarava, un atoll des Tuamotu connu pour ses plongées exceptionnelles riches en requins. Tahiti tourisme nous y envoie tout frais payés (avion et hôtel) grâce à Thomas qui leur a conseillé Alex pour faire des photos sous marines de plongeurs bouteilles entourés de requins. L’idée est de donner envie aux plongeurs de venir en Polynésie pour la richesse de sa faune.

 

 

 

 

Nous survolons l’île de Moorea…

 

 

 

 

…Puis de Tahiti!

 
 
 
 

Avant d’arriver aux Tuamotu…

Les prises de vue de l’avion sont moins stressantes qu’au drone!

 
 
 
 
 

 

 

 

Nous sommes logés dans le plus bel hôtel de l’île, chaque soir un menu unique est servi, absolument délicieux et adapté aux végétariens dans un des endroits les plus isolés de la planète, je n’en reviens pas!

 

 

 

 

Thomas en profite pour nous accompagner et faire modèle sous marin plongeur bouteille.

 
 
 
 
 

 

 

 

Toutes les plongées se feront dans le club de Thibaut et Marion « O2 » et nous commençons fort en allant directement dans la passe sud à 1h30 de bateau, connue pour son « mur de requins », où Laurent Ballesta a tourné le documentaire « 700 requins ». 

Certains plongeurs sont censés être « les modèles », ne pas regarder l’objectif, rester bien horizontal, ne pas tourner le dos à l’appareil photo… Mais le gros problème c’est que les requins restent posés en dessous de 20 mètres. Et si en fosse, tout relâché, c’est une distance facilement accessible, en mer, avec le courant sans trop pouvoir préparer ses apnées c’est pas la même. Alex se galère grave, il fait de nombreuses apnées « pour rien », les plongeurs sont trop loin, les requins collés au fond ne se démarquent pas sur les photos, il revient souvent bredouille de ses longues apnées. Je fais sa sécu en surface, je fais aussi quelques apnées pour me réchauffer et pour essayer de voir les requins…

 

 

Je vais essayer de la faire courte mais nous enchaînons les plongées, sur la passe nord par la suite, en espérant à chaque fois que ce sera la bonne pour faire les photos demandées: « faune incroyable (requins si possible) et plongeurs bouteilles ». Les bulles des plongeurs font fuir les animaux (d’où l’idée d’un photographe apnéiste), et la communication avec les plongeurs pour qu’ils soient moins plaqués au sol, plus sur la droite, davantage groupés est très compliquée…Eux nous voient en surface à contre jour aveuglés par le soleil, et nous, nous essayons de leur expliquer en apnée ce qui est le mieux, surtout moi pour qu’Alex récupère de ses apnées.

C’est un exercice très difficile et éprouvant, beaucoup plus qu’Alex ne l’avait imaginé. Moi je suis gelée, nous voyons vaguement les animaux mais tout se passe entre 15 et 25 mètres.

En apnée nous faisons rarement des photos si profondes, et puis nous pouvons communiquer ce qui change tout!

S’ajoute à cela la « non photogénie » des plongeurs bouteilles qui sont peu dans le mouvement et plutôt spectateurs.

Alex ne désespère pas et essaye de se placer différemment, de mieux gérer ses apnées, après 4 jours non stop, nous commençons à bien descendre et pouvoir un peu rester au fond!

Guillaume Néry nous rassure un peu en nous expliquant à quel point pour lui aussi cela avait été difficile de faire des plans avec Julie au milieu des requins dans la même passe à Fakarava pour son film « one breath around the world ».

 

 

 

 

Enfin des plongeurs et des animaux sur une même photo!

 
 
 
 

Le dernier jour, nous tombons enfin dans un banc de requins en pleine eau (pas collés au fond) et les plongeurs commencent leur descente vers le fond, Alex tente vite une photo, il faut être très réactif car cette configuration ne va durer que quelques secondes… Mais les requins ne ressortent pas du tout sur la photo… Exercice impossible! C’est la première fois qu’Alex rate à ce point un shooting… Pourtant il peut photographier du sport outdoor où il faut être super réactif et il réussit toujours à faire un super travail…

Heureusement il devait aussi faire des photos de la vie d’un club de plongée et il pourra quand même rendre au final une belle sélection de photos…

 

 

 

 

Les requins restent plaqués au sol et ont bien du mal à ressortir sur les photos…

 
 
 
 

Nous finissons épuisés de cette semaine, avec quasiment deux plongées par jour, enchaîner les apnées, le palmage pour se réchauffer et lutter contre le courant, rester au soleil pour se réchauffer et les trajets en bateau… J’admire le travail des instructeurs de plongée car c’est vraiment très physique comme métier! 

 

 

 

 

 

 

 

 

Entre deux plongées nous sommes allés pique niquer sur un motu au sable rose où des requins pointe noire ont accouru lorsque nous avons rincé nos assiettes dans l’eau!

 

 

 

 

Où est Charlie?

 
 
 
 

 

Nous prolongeons un peu notre séjour en amoureux à Fakarava et faisons de grandes balades sur le récif à pied et beaucoup de vélo dans toute l’île, ça me rappelle un peu Porquerolles, île paisible sans voiture où le vélo est roi et la vie paradisiaque.

 

 

 

 

Certains ont du attendre le bus de nombreuses heures ici!

 
 
 
 

Notre hôtel est très photogénique! 

 
 
 
 

De nombreux requins nourrice nagent le long de la plage

 

 
 
 

Nous nageons toujours beaucoup et parfois nous découvrons des petites merveilles…

 

 

 

 

 

 

Le retour sur Huahine ne peut se faire qu’en passant une nuit à Papeete car la correspondance pour les vols l’impose. Ce sera le jour d’anniversaire d’Alex! Je lui offre un bel hôtel pas loin du centre ville et il est ensuite maître du programme: Il choisit une bonne bouteille chez un caviste, puis nous allons acheter à manger dans les snacks/roulottes qu’il affectionne particulièrement, ensuite nous allons boire un verre aux trois brasseurs, une grande brasserie où il y a exclusivement des métropolitains!

 
 
 
 

 

 

Le couvre feu à 20 heures nous oblige à manger sur notre petite terrasse à l’hôtel les plats du snack! Je lui offre alors une petite vidéo surprise avec les messages de ses proches, il est très très ému.

 

 

 

 

 

 

 

Durant notre semaine à Fakarava, nous avions laissé notre annexe à l’hôtel avec notre petit moteur 6CV, l’hôtel a très gentiment accepté de la garder dans un hangar le temps de notre absence. Nous récupérons notre annexe et de retour à bord, je vois que notre « porte d’entrée » est légèrement fracturée.

 

 

 

 

 

 

 

Quelqu’un a visiblement essayé de rentrer mais n’a pas réussi. Je lève immédiatement les yeux sur notre moteur 15 CV acheté il y a quelques mois et laissé dehors: il n’est plus là.

 

 

 

 Il est normalement posé sur la planche en bois.

 
 
 
 

Alex va immédiatement checker le pick avant, seule pièce accessible de l’extérieur où nous entreposons nos palmes, voiles, et autre matériel de navigation: tout semble être à bord. Mais la jupe arrière de notre bateau nous semble « changée »…Nous comprenons qu’ils ont aussi piqué deux grosses bouées de pare battages que nous laissions à l’arrière.

Nous avons un peu le coeur qui bat la chamade, nous nous en voulons de ne pas avoir rentré le moteur à l’intérieur… Il est très très lourd, il faut une drisse et un winch…c’est un peu la corvée de le rentrer…

Nous rangeons toutes nos affaires à l’intérieur et puis d’un coup je vois les loquets qui ferment les frigos pendant les navigations tout cassés et posés à côté de l’évier…

 

 

 

 

 

 

 

 

Je demande à Alex si c’est lui qui les a cassé avant notre départ, il me répond « non pas du tout ». Nous comprenons alors que les voleurs sont bel et bien rentrés. Alex va immédiatement vérifier le tiroir où nous laissons du cash: vide.

Nous commençons à ouvrir tous les placards: objectifs photos, disques durs, iPad, enceinte, alcool, cigarettes…tout est là! Sauf notre belle paire de jumelles. Et nos cartes Vini (Sfr local).

Si les loquets des frigos n’avaient pas été cassés, nous aurions mis du temps à nous apercevoir du cambriolage à l’intérieur! Nous comprenons que les voleurs ont bien remis la porte pour ne pas attirer l’oeil du voisinage. Mais l’intérieur du bateau très délicatement visité nous pose vraiment question, pourquoi n’ont-il pas pris certaines choses de valeur, pourquoi tout est bien rangé et pas vandalisé?

Nous commençons à mener notre enquête! Le personnel de l’hôtel nous parle immédiatement d’un habitant de la baie très connu pour de nombreux cambriolages, il fait d’ailleurs actuellement des travaux d’intérêt général. Mais il a pour habitude de tout vandaliser et de tout piquer, surtout l’alcool! 

La chauffeuse de taxi nous aide à mener l’enquête et appelle un ami qui est le voisin du voleur de la baie. Il confirme qu’en ce moment il n’a pas de bateau pour aller sur l’eau et que la manière douce de cambrioler ne lui ressemble pas du tout… mais peut-être change-t’il de méthode pour ne pas être soupçonné?

Car il s’agit de quelqu’un qui avait une visibilité sur le bateau durant plusieurs jours le temps de s’apercevoir qu’il n’y avait personne à bord…

La chauffeuse de taxi soupçonne un couple de retraités qui sont restés dans la baie sur leur voilier durant le confinement et qui était particulièrement odieux. Ils ont apparemment laissé leurs poubelles sur la plage et demandé aux habitants qu’on leur donne des fruits sans proposer de les acheter. Nous les avons croisés lors d’une balade et ils ont méchamment chassé deux chiens qui venaient leur dire bonjour. Cela n’en fait pas des très belles personnes…

 

 

 

 

 

 

 

Nous allons à la gendarmerie porter plainte. Elle est toute vide, un seul gendarme nous accueille, il doit avoir 25 ans, il est à la fois blanc comme un cul et un peu rougeot.

Nous lui expliquons que nous sommes allés un semaine à Fakarava,

  • Où ça?
  • Fakarava
  • C’est où?
  • Dans les Tuamotu
  • Ah je la connais pas cette île, comment ça s’écrit?

 

Je vois déjà que c’est pas gagné et que le mec, pour ne pas connaître Fakarava, l’un des atoll des Tuamotu les plus connus, doit vraiment venir tout juste de débarquer.

 

  • Nous avons laissé le voilier dans la baie d’avea
  • Où ça?

Le type cherche sur google map…

 

  • ah! « Avea beach »! Et il écrit « avea beach » sur la déposition car c’est ce qu’il y a écrit sur google map…

 

- On nous a volé un moteur hors bord

  • Un quoi?
  • Un moteur hors bord
  • C’est quoi?

 

Le type cherche sur google image.

Je n’en reviens pas. 

 Je jette des regards désespérés à Alex en comprenant que nos chances de retrouver les voleurs sur cette toute petite île devront malheureusement se faire sans l’aide de la police.

On lui explique qu’il y a un voleur connu dans la baie mais que le cambriolage ne ressemble pas à ses méthodes.

Il réplique immédiatement « bon ben c’est pas lui alors »…

…………………………….Ah on est de loin de la vivacité des flics de la série « engrenages »!!!

 

Nous parlons avec pas mal de locaux et toutes les réactions sont identiques: si l’alcool n’a pas été volé, ce ne sont pas des polynésiens, c’est une certitude absolue!!!!!

Les voleurs n’ont pris que ce dont ils avaient besoin, ils n’ont pas vandalisé et ont même refermé soigneusement le bateau… Tout laisse à penser que ce sont des autres navigateurs. Pour Alex, cela semble inimaginable qu’un autre plaisancier puisse agir de la sorte… 

Mais le « respect » qu’ils ont eu en laissant le bateau comme il était, en volant les jumelles et les cartes vini (achetées principalement par des gens qui restent en Polynésie temporairement) nous force à croire que cela est malheureusement bel et bien possible.

Alors est ce que ce sont les belges qui n’étaient plus là quand nous sommes rentrés? Mystère…

 

La franchise à payer pour notre assurance correspond au prix de tout ce qui a été volé donc, nous ne montons pas de dossier.

 

Nous retentons des images avec le drone, cela est à nouveau assez stressant. Nous le mettons en mode automatique et il doit faire le tour du bateau tout seul. Sauf qu’à un moment donné il sort de sa trajectoire et fonce droit dans la bôme, c’est le stress total on ne comprend pas ce qu’il se passe… Heureusement qu’il a une option « éviter les obstacles » qui l’arrête immédiatement à côté de la bôme. Alex essaye de le ramener mais la télécommande qui permet de le bouger à droite et à gauche ne fonctionne plus. On y arrive tant bien que mal mais du coup on le range direct, traumatisés à nouveau par cette expérience et dans l’incompréhension totale de cette panne…

 

 

 

 

La dernière image de la vidéo avant que le drone ne s’arrête pile à côté de la bôme!

 
 
 
 

 

Puis cela nous saute aux yeux: le shooting raté des requins à Fakarava, le cambriolage, le drone devenu fou…Il est évident que nous avons été envoutés par un Tupuna!!!!!!!

 

 

 

Mais la série de malheurs prend vite fin avec l’arrivée de Chloé venue passer trois semaines sur le bateau! Nous allons l’accueillir à l’aéroport de Huahine! Nous l’avions connue lors de notre formation sur l’observation des mammifères marins avec le GREC à Antibes. Elle avait déjà pris ses billets pour la Polynésie l’année dernière mais a du repousser son voyage à cause du COVID. Et avec le confinement, sa venue était incertaine jusqu’à la dernière minute… La joie de nous retrouver en est décuplée!

 

 

 

 

 

 

Chloé c’est de la pureté sur pattes! Elle est à 1000 %, entière, authentique, très positive, ultra sociable et vraie. Le genre d’amie à qui tu ne peux pas mentir. Elle est très émotive et si elle n’a pas pleuré pendant une journée c’est que quelque chose cloche! Elle pleure de joie, d’émotion, de déception, d’amour, de manque et de bonheur!

C’est une militante écolo féministe qui ne se déplace qu’en auto stop pour montrer aux yeux de tous qu’elle croit en l’être humain. Elle habite dans le nord de la France et elle est très investie dans une association d’aide aux migrants.

Quand on croise Chloé, elle nous marque à vie!

 

 

 

 

Nous adorons nous promener sur l’île et découvrir le surprenant art polynésien:

 
 

 

 

 

Nous restons que quelques jours à Huahine car l’objectif est d’aller rencontrer les baleines! Nous décidons donc d’aller sur Moorea où elles sont plus nombreuses.

Mais dès la sortie de la passe à Huahine, nous avons la chance de croiser des baleines à deux reprises! Nous voyons des souffles, leur dos et la queue lorsqu’elles sondent!

 

La navigation sera très difficile, nous sommes face au vent ce qui est très pénible car le bateau tape sans cesse et nous devons tirer des bords et faire le double de distance. Nous sommes partis la veille du jour prévu, un peu à l’arrache car le vent semblait plus favorable. Du coup je n’ai pas pu prendre mes cachets comme prévu 24h avant et j’ai été malade jusqu’à vomir ce qui ne m’était pas arrivé depuis très longtemps…

Nous mettrons 22h en tout et cela nous parait à tous très très long. Nous faisons beaucoup de manoeuvres, traversons des grains et comme d’hab Alex assure grave cette navigation difficile. 

 

Durant la nuit il vient me réveiller d’urgence « viens vite! Il faut virer de bord, y’a un énorme cargo qui nous fonce dessus! ». Je m’habille à toute vitesse, accoure dans le cockpit, vire de bord, puis je cherche le cargo… Je cherche… Je cherche… et je finis par voir une toute toute petite lumière  au loin… Comme nous a toujours appris Gilles, l’important en navigation, c’est d’anticiper! Je crois qu’Alex l’a très très bien intégré!!!!!

 

Arriverons-nous à voir des baleines sous l’eau à Moorea?

Réponse dans le prochain carnet de bord!

 

 

 

 

Version imprimable | Plan du site
© La Route Salée