Retour à la civilisation

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Aout 2023

 

Cela fait déjà plusieurs jours que nous attendons le bon créneau pour faire la traversée entre Toau et Moorea. À priori, deux jours et une nuit de navigation au vent portant, plutôt facile. Après pas mal de jours sans vent, il revient mais avec une forte houle puis la houle diminue mais le vent va sacrément forcir. Ce n’est pas que nous sommes pressés mais un peu quand même, car la météo idéale peut mettre du temps à arriver… Nous décidons donc de partir par forte houle et vent moyen.

Nous rangeons tout le bateau à fond car nous allons être bien ballotés. Effectivement la houle ne nous fait de cadeau. Elle amène des vagues croisées avec les vagues du vent. Le bateau est alors très déséquilibré et très souvent attiré par le vent comme dans une rafale. Le pilote automatique a bien du mal à tenir le cap. 

Si la première journée se passe tant bien que mal, la nuit sera dure. Nous avons bien du mal à dormir: Alex ne dort jamais vraiment en navigation et moi j’ai des hauts le coeur car depuis l’intérieur du bateau, on sent le bateau se faire emporter emporter emporter par le vent et le pilote qui lutte lutte lutte pour maintenir le cap et à tout moment je me dis « ça va lâcher, nous allons faire un tour sur nous même et tout va péter!, je m’accroche aux coussins du carré comme dans un terrifiant manège sauf que là rien n’est maitrisé.

Alex n’a pas dormi non plus la nuit précédant la navigation repassant dans sa tête toutes les galères que nous étions susceptibles de rencontrer: percuter une baleine, démâter, prendre feu, une écoute qui pète, une voie d’eau…De quel côté jeter le radeau de survie? Comment l’attacher au bateau? Il anticipe les solutions à chaque problème. Je comprends pourquoi il est toujours aussi réactif! Il cogite en permanence…

Cela l’épuise et il est tout à fait conscient que ce n’est pas normal. Nous croisons de nombreux navigateurs qui font les mêmes trajets sans crainte particulière, oui le danger existe mais les évènements dramatiques restent très rares. Alex est comme « traumatisé ». Je lui conseille l’hypnose ou l’EMDR pour retrouver un esprit clair et une sérénité.

À cela s’ajoute la pluie qui survient dans la nuit. Je remercie le moment précis où j’ai acheté à Paris un pantalon de ski qui jusqu’ici dormait dans le placard de notre cabine. C’est déjà assez dur de rester des heures sous la pluie et le vent si en plus nous sommes mal équipés…

 

 

 

 

 

 

Il pleuvra toute la journée du lendemain: un grain éternel, nous n’en voyons plus le bout! Par contre nous allons, vite, très vite! Jusqu’à 12 noeuds avec une moyenne de 9 noeuds ce qui est très rapide (6 le plus souvent). Nous arrivons dans l’après-midi à Moorea, épuisés. C’est quitte ou double: soit face à ce genre d’épreuve nous sommes hyper amoureux et fiers de nous, soit nous n’avons aucune patience et c’est méga tendu. Bien entendu nous nous parlons mal et prenons tout mal, nous ajoutons des tensions à la fatigue… Heureusement comme d’habitude cela ne dure pas. 

 

 

 

 

 

 

                                                                                    Où est Charlie?                                                          (tout à gauche!)

 
 
 
 

 

 

 

Nous faisons une nuit de 12 heures et nous nous réveillons au milieu des magnifiques montagnes de Moorea, de la flore si dense, ce vert, cette humidité, nous sommes trop heureux d’être là! 

 

 

 

 

 

 

Nous avons plein d’énergie pour tout: lessives, courses, balades, footing! Dès le premier jour nous croisons Baptiste (photographe sous-marin) qui vient déjeuner à l’improviste avec nous, Caro qui a créé avec Fanny « le ma’a dans le bocal » (camion ambulant vendant du vrac), Neykel  de Mana’hau boat avec qui nous avions fait des excursions et Cyrille et Catherine du catamaran Idéfix! Cela nous fait trop bien de retrouver une vraie vie sociale!

 

 

 

 

 

Caro et Fanny ont eu un superbe article dans le journal!

 
 
 
 

Le bonheur aussi de retrouver des aliments qui nous avaient manqués (des fruits, des pains au lait, du bon fromage, des oeufs…) et de ne pas se restreindre au quotidien par peur de ne pas avoir assez.

Après Moorea nous irons à la presqu’île de Tahiti dans un mouillage où les commerces ne sont accessibles qu’en voiture, puis nous irons hiverner le bateau aux Marquises où il n’y a que des petites supérettes. Quand nous reviendrons l’année prochaine retrouver le bateau aux Marquises, nous enchaineront comme cette année avec plusieurs mois dans les Tuamotu. Nous devons donc profiter dès maintenant des « grands » supermarchés pour commencer à bien ravitailler le bateau. Je pense à tous les conserves, pâtes/riz de qualité, légumineuses, pâte de speculoos, alcool et jus de fruit…Nous devons déjà penser à faire le stock pour 2024!!!!

 

 

 

 

 

 

 

De temps en temps, nous sommes complètement envahis de termites mâles, des sortes de fourmis volantes qui d’une seconde à l’autre à la tombée du jour se colle à notre peau et volent prés des sources de lumière. Nous n’avons pas le temps de fermer les fenêtres que c’est une véritable invasion digne des films d’horreurs!!!!! Vite, nous allumons les feux de pont (à l’extérieur) et nous éteignons tout à l’intérieur en laissant les fenêtres ouvertes. Une fois qu’elles ont été attirées par  la lumière extérieure, nous fermons toutes les fenêtres et la porte à clé et pouvons rallumer les lumières à l’intérieur. Sauf qu’il fait très lourd et rester enfermés se fait vite sentir. Surtout que c’est le soir où j’ai choisi de cuisiner un flan au brocoli qui me fait utiliser une plaque de cuisson pour les brocolis, une autre pour les oignons et le four pendant plus de 30 minutes!!!! En quelques instants, le bateau se transforme en Hammam/sauna! Moi qui ai tout le temps froid de quoi je me plains!!!!

Ensuite les termites perdent leurs ailes et nous en retrouvons partout sur le bateau c’est assez dégueu…

 

 

 

 

 

 L’intérieur de notre seau resté dehors…

 
 
 
 

 

Celui-ci a intérêt à être dégusté à chaque bouchée!

 
 
 
 

 

 

 

 Nous recevons à diner Baptiste et Louise, deux passionnés des océans. Baptiste est embauché presque tous les jours sur les bateaux qui font les sorties baleines, il fait des photos pour les clients qui le souhaitent. Louise vient tout juste de s’installer à Moorea après être venue jusqu’ici de France en bateau en étant équipière sur différents voiliers. Elle cherchait le lieu idéal pour surfer, faire de l’apnée et des randonnées! Nous croisons beaucoup de jeunes qui partent à l’aventure sans sécurité financière et qui construisent leur trajet au grés des rencontres…cela force notre admiration.

 

 

 

 

 

 Louise, avec qui nous déjeunons aussi quelques jours après.

 
 
 
 

La batterie de mon ordinateur me lâche et cela comme pour chacun de nous qui travaille sur ordinateur, est vite un drame! Heureusement il y a un apple store à Papeete qui a en stock une batterie correspondant à mon modèle! Ouf! Nous allons donc passer la journée à Tahiti pour cette réparation. Nous en profitons pour aller dans nos magasins préférés et refaire une des fenêtres en Plexiglas sur mesure. 

 

 

 

 

 

 L’arrivée sur Papeete est toujours très impressionnante avec le déchargement permanent des porte-conteneurs.

 
 
 
 

 

 Nous en profitons aussi pour rencontrer Mélanie, une jeune bijoutière qui souhaiterait collaborer avec nous. Ses créations sont magnifiques et nous inspirent beaucoup! Elle nous laisse des bijoux à photographier. (@mikimikisalty)

 
 
 
 

 

 

 

Le verdict tombe: ce n’est pas du tout un problème de batterie, la carte mère est morte. Les pièces à l’intérieur sont toutes rouillées et oxydées, il y a beaucoup de poussière et quand l’ordinateur chauffe trop cela fait bruler la carte mère. Je comprends maintenant pourquoi j’ai brulé toutes les cartes mères de mes ordinateurs! Il faut régulièrement ouvrir son ordi et retirer la poussière. Le prix de la réparation est exorbitant et le délai est très long. Je décide d’investir dans un nouvel ordinateur non sans hésitation car cela représente un sacré budget. Mais c’est mon outil de travail principal alors je n’hésite pas trop longtemps… Nous comptons aussi investir dans un pelicase étanche pour ranger l’ordinateur et ne pas trop l’exposer à l’humidité très très présente ici.

En plus de vider mon compte en banque, cela me fait perdre plusieurs jours pour retrouver toutes mes données éparpillées sur des disques durs. Il y a toujours un moment où mes rushes transitent sur l’ordi sans copie avant de les nommer et de les sauvegarder. Heureusement j’avais tout sauvegardé avant qu’il ne tombe en panne!

 

 

 

Dans la baie, nous ne voyons pas le coucher de soleil car il disparait très tôt derriere la montagne. mais nous avons parfois des belles surprises...

 

 

 

 

 

 

Nous allons diner chez Fanny et Torea, son amoureux tahitien. Il nous explique avoir peur des baleines. Lorsqu’il en croise sur sa pirogue, il cherche à les éviter et s’éloigne le plus vite possible! Il a toujours cette image de « géante des mers imprévisible » dont il faut se méfier. Un énorme cafard volant surgit alors autour de nous ce qui me fait hurler et cacher sous la table, alors que Torea semble totalement indifférent! C’est fou ce que nos croyances et notre méconnaissance peuvent nous faire réagir différemment!

 

 

(c)Cyrille Rio

 

 

 

 

                           Nous mouillons tout au fond de la baie et pour nager, nous devons venir jusqu’ici en dinghy.          (c)Cyrille Rio

 

 

 

 

 

 

Nous apercevons en ville la pancarte d’une psychologue qui pratique l’hypnose et l’EMDR. Je pousse un peu Alex à consulter concernant ses très fortes angoisses face aux navigations. Il pense même embaucher un skipper professionnel pour aller aux Marquises tant il n’a plus confiance en lui ni au bateau! 

Si pour moi aller chez le psy c’est juste la base, pour Alex ce n’est pas si simple, il y va avec beaucoup d’aprioris. Pour lui, ses angoisses sont justifiées. Je me dis qu’il peut sans doute mieux les affronter avec quelques outils. 

J’aperçois la psy avant son rdv, une superbe black assez jeune. Elle tutoie Alex comme tout le monde ici et nous donne seulement son prénom (nous ne connaissons même pas son nom!). Les  codes sont bien différents de ceux de la métropole!!!! 

Lorsqu’Alex me raconte sa séance, je me dis que la psy a du s’arracher les cheveux!!!! Elle lui a demandé comment il pouvait se définir. Il répond « quelqu’un d’assez médiocre ». La psy n’en revient pas, elle lui dit que l’estime de soi c’est très important. Mais Alex se donne une note moyenne de 5 sur 10. Elle n’a visiblement pas lu « petit éloge de la médiocrité », le chef d’oeuvre de Guillaume Meurice qui caractérise parfaitement ce que nous sommes tous: médiocres. Mais pas dans un sens péjoratif, dans un sens de neutralité, ni bon ni mauvais. Nous sommes tous un mélange des deux. 

 

 

 

 

 

 

 

 Ensuite elle lui demande comment se passe notre couple. Il lui répond « ça se passe bien », un peu dans le sens « ça ne se passe pas mal ». Alors là c’est moi qui m’arrache les cheveux! « Quoi? Tu lui as dit « bien »? Mais nous sommes hyper amoureux! Comment peux tu dire « bien » et pas « très bien» ?!!! Bref, Alex est plutôt pudique et pas trop du genre à fournir des éléments pour une thérapie… 

Après 1h15 d’entretien, la psy en déduira que ses angoisses ne viennent pas de son enfance mais des dernières avaries que nous avons eu. Comme c’est une évidence pour Alex, il en ressort un peu dépité, il verra s’il va y retourner pour la séance d’hypnose qu’elle lui a proposé…

 

Lors de l’une de nos nages quotidiennes dans le lagon, nous croisons un énorme requin citron de plus de 3 mètres! Il est dans très peu d’eau et slalome entre les patates de corail. Ce n’est pas du tout son lieu de vie habituel, cela nous questionne sur les raisons de sa présence… Est-ce une femelle venue mettre bas?  Y-a t’il un animal mort à manger? Car avec lui il y a 3 requins pointes noirs, un tel « rassemblement n’est pas fréquent non plus. Nous n’aurons pas la réponse…

 

 

 

 

(google image)

 

 

 

Nous découvrons des mini aubergines blanches! Elles sont délicieuses mais sans la peau qui est très épaisse.

 
 
 
 

 

Pour notre projet de vidéo, nous réservons 3 sorties pour voir les baleines avec Fabien et Neykel de Mana’hau boat. Nous n’avons pas vu les baleines sous l’eau depuis deux ans et cela nous réjouit! Nous sommes tristes de voir le grand nombre de bateaux autour d’elles et de participer à cela. Nous sommes très soucieux de notre approche et allons extrêmement soigner celle-ci.

 

 

 

 

Neykel est biologiste marin et passionnée des cétacés.

 
 
 
 

Lors de la première sortie, nous verrons une maman et un bébé minuscule qui vient de naitre, ils passent sous nos yeux et préfèrent s’éloigner, nous n’insistons pas. 

 

 

 

Nous partons au lever du soleil…

 
 
 
 

 

 

 

Le deuxième jour, nous avons la chance de croiser un banc de dauphins au lever du soleil, hyper cliché! 

Et une baleine posée dans une baie avec son petit. Nous nous mettons à l’eau très très loin et nous nageons longuement pour la rejoindre. Nous restons très longtemps sans bouger à l’observer. Elle est posée vers 8 mètres et son bébé fait des allers et retours en surface pour respirer. Lorsqu’il revient vers sa maman, il colle son museau contre le sien, il se place sous elle, comme une étreinte entre les deux. Cela m’émeut au plus au point, mon masque est rempli de larmes. En fait je suis très sensible aux marques d’affection, dès que les gens se serrent dans les bras, ça me touche instantanément. Si je suis émue par des humains, imaginez avec des animaux!!!!!

Quand la maman remonte respirer elle est face à nous et elle partira dans les profondeurs avec son petit.

Nous rejoignons ensuite un mâle tout foufou qui tape la surface avec sa longue pectorale. Il fera un tour autour de nous, puis un autre mais sa curiosité s’arrête là, il semble préférer s’amuser tout seul. Nous arrivons à faire quelques images avec lui mais elles sont bien cachées par les algues avec lesquelles il aime bien se gratter!

 

 

 

 

 

 

 

Une autre mise à l’eau où la baleine restera toujours à la limite de visibilité, elle n’a pas trop envie de nous voir!

Et enfin, à nouveau une baleine et son petit qui viendra respirer tout prés de nous mais il est l’heure de rentrer, nous sommes déjà en retard!

 

Le dernier jour nous croiserons deux dauphins à becs étroits (plus communément appelés « les sténos »), je n’en avais jamais vu! Du bateau je plonge ma caméra à 360 degrés pour les filmer sous l’eau, cela les arrête instantanément ! L’un d’eux semble scanner la caméra!

Et nous finissons par voir une baleine, car elles ont été bien discrètes ce jour-ci, un très jeune mâle qui semble un peu désorienté. Sans doute est-il né l’année dernière et c’est sa première année sans sa mère.

Je me sens complètement nourrie, remplie par ce que je viens de voir, d’avoir pu rentrer dans cette intimité, qu’elles aient accepté un court moment de nous partager leur quotidien entre jeux et repos. Mais pour chaque rencontre, même si l’approche a été d’une douceur extrême, elles n’étaient pas vraiment intéressées par nous ou très furtivement. Je me demande si elles voient trop d’humains et qu’elles sont saoulées (Alex en est persuadé) ou bien si c’est un comportement globalement « normal » d’un cétacé sauvage. Nous commençons à avoir une bonne expérience entre les cachalots, les baleines, les dauphins et c’est souvent exactement comme ça que ça se passe. Les vrais moments d’interactions sont rares (oui il y a des baleineaux joueurs mais ils restent rarement longtemps), nous cherchons une baleine qui accepterait de danser avec moi et c’est bien dur à trouver…

 

Alex a à nouveau rendez-vous chez la psy pour une séance d’hypnose, elle lui dit qu’il a dormi, lui est persuadé que non! Un électricien va venir à bord du bateau réparer les alarmes du moteur et cela sera pour Alex bien plus efficace comme anti-stress qu’une séance d’hypnose!!!! 

 

Mais quelques jours après Alex est toujours aussi anxieux, voire déprimé. Il ne cesse de penser à notre navigation aux Marquises qui l’angoisse énormément car ce sera face au vent. Et il est aussi très soucieux de recevoir à bord 7 personnes de l’association Océania pour aller en mer récupérer des squames de baleines. Comme souvent il pense au pire, il se voit déjà perdre quelqu’un en mer et aller en prison. À cela s’ajoute un temps catastrophique durant plusieurs jours: de la pluie et des rafales. L’ambiance est à la déprime, notamment le jour d’anniversaire d’Alex… Nous parlons beaucoup de ses angoisses et cela semble le soulager un peu. Pour lui le bateau n’est pas fiable. Nous espérons beaucoup de l’électricien qui va venir tout refaire et poser des alarmes. Et surtout nous cherchons un équipier pour venir aux Marquises nous aider dans la navigation.

 

 

 

 

 

 

 Malgré le mauvais temps, nous allons marcher tous les jours et nous découvrons des nouvelles balades vraiment magnifiques.

 

 

 

 

La route des ananas, notre chemin de footing!

 
 
 
 

Fanny me fait découvrir Océane, une masseuse exceptionnelle qui va devenir mon rendez-vous indispensable lorsque nous mouillerons ici!!!

 

 

 

 

Pour les travaux électriques, nous devons aller mouiller à Papeete. La navigation pour y aller est encore très pénible, beaucoup de houle et une mer très agitée. Même en restant dehors, je suis un peu malade…

Mais le soleil revient et la bonne humeur aussi! Nous adorons ce mouillage avec une vue sublime sur Moorea et sur Tahiti. L’impression d’être proche de la ville mais aussi de la nature puisque le lagon et ses patates de corail sont sous nos pieds.  

 

 

 

 

 

 

 

Alex, L’électricien qui a posé nos batteries doit venir faire un petit réglage à bord. En allant le chercher à une toute petite marina à côté de la piste d’atterrissage, Alex (mon amoureux) voit un chien qui semble un peu perdu qui va du quai aux dinghys accostés là. Deux heures après en ramenant Alex, le chien est toujours là et les gendarmes aussi. Ils sont très mécontents de voir ce chien seul dans un dinghy en pleine chaleur. Alex (mon amoureux) propose de diffuser une annonce sur le groupe Facebook des navigateurs en Polynésie pour retrouver son propriétaire car il a un collier en bout de voileux. Il rentre au bateau en espérant avoir des réponses. Assez vite,  les propriétaires sont retrouvés, Alex a la femme au téléphone: Elle n’est pas à Tahiti, seul son mari est sur le bateau qui est au mouillage et il est parti le matin même faire un aller retour en avion à Bora Bora pour la journée. Il a laissé le chien à bord et ensuite il est allé à l’aéroport en dinghy et a pris son avion. 

Et bien sûr vous devinez la suite, le chien n’a pas supporté d’être loin de son maitre, il sauté du voilier, il a nagé une longue distance, sans doute plusieurs kilomètres en plein chenal gavé de bateaux à moteur, de loin le plus fréquenté de toute la Polynésie, et il attendait son maitre dans le dinghy. La femme envoie un ami à elle sur place mais du temps a passé et il ne retrouve pas le chien. Les gens de l’aéroport sont connus pour euthanasier tous les animaux errants autour de la piste, la femme commence à s’inquiéter. Ni une ni deux, Alex et moi sautons dans notre annexe pour retrouver le chien. Nous retournons à la petite marina et par grande chance qui voit-on dans le dinghy? Le chien! 

 

 

 

 

 

 

 

Avec un couple d’américain qui semble le garder! En fait ce sont les propriétaires du bateau voisin du chien, ils l’ont entendu aboyer au départ de son maitre puis ils ne l’ont plus vu de la journée et se sont inquiétés et sont allés à sa recherche sachant que ce n’est pas la première fois que le chien se jette à l’eau désespéré de sa solitude. Ça doit bien être galère à gérer ce genre de comportement…

Tout va bien qui finit bien et c’est beaucoup grâce à Alex!

 

 

 

 

 

 

 

Alex (l’électricien) a tellement halluciné du travail de titan à faire sur l’électricité du moteur qu’il nous a prévenu direct «moi je ne mets pas mes mains là dedans» !!! Effectivement il y a des fils partout, pour la plupart inutiles. Quels fils sert à quoi? Cela semble bien compliqué! Il nous conseille Patrick, un électricien à la retraite qui travaille encore de temps en temps pour occuper son temps libre. Il prévoit de venir deux jours à bord. Il travaillera quatre jours complets de 8h à 18h plié en deux dans le moteur en permanence… En plus d’être d’une patience et d’une gentillesse extrême, il semblerait qu’il soit très compétent. Alex est vraiment très très content.

 

 

 

 

 

 

Nous en profitons pour aller visiter l’atelier de bijouterie de Mélanie et lui faire quelques photos! C’est incroyable de voir comment d’une plaque d’argent elle crée de ses mains des bijoux aussi fins! Tous en rapport avec la mer! Elle a fait une première collection autour des raies, des poissons et des frégates et elle sort aujourd’hui une collection autour des baleines. (@mikimikisalty)

 

 

 

 

 

 

Avec son amoureux et une amie, elle nous emmène boire un verre dans un bel hôtel où je rêvais d’aller: l’intercontinental. Vous n’échapperez pas à la photo de la piscine!!!!

 

 

 

 

Très régulièrement, des bateaux sans propriétaires à bord viennent s’échouer dès qu’il y a de fortes rafales. Cela fait mal au coeur…

 

 

 

Nous trouvons enfin le temps de voir aussi Salomé Stevenin en tournage ici depuis plusieurs jours pour son documentaire autour des cétacés (entre autre). Nous sommes tellement sur la même longueur d’onde! Elle aussi doit faire des images avec des baleines pour son film, elle aussi n’a pas envie de les embêter et de faire partie des nombreux bateaux autour d’elles, elle aussi se pose beaucoup de questions sur son impact et ne se voile pas la face sur la grande part d’égoïsme en nous qui prend parfois le dessus. Elle vient passer une journée à bord profiter du lagon loin de la ville bruyante de Papeete.

 

 

 

L’arc en ciel sur Tahiti et le magnifique coucher de soleil sur Moorea ont lieu simultanément…nous ne savons plus où regarder!!!!

 
 
 
 

Il est temps de préparer la venue de l’association Océania, 7 personnes vont venir à bord récolter du squame de baleines durant 4 jours. Cela demande une bonne organisation pour les courses puisque je vais m’occuper de nourrir tous ces estomacs affamés. Nous devons aussi faire un dernier ravitaillement avant notre départ pour les Marquises, l’immense chariot Carrefour déborde à craquer! 

 

 

 

 

 

 

 

Heureusement nous pouvons l’emmener tout prés de notre dinghy garé à la marina mais à plus de 20 minutes de marche, c’est assez sport car il est attiré par la moindre pente!! 

 

De retour à bord c’est la catastrophe! Le matin même j’ai fait deux grosses lessives à la laverie que j’ai étendu le long des filières de Diatomée, pas un pet de vent et grand soleil. Le temps de faire les énormes courses le vent a du se lever et de loin nous voyons nos filières « nues » et quelques habits qui pendigolent d’un bout de pince à linge: tout s’est envolé! Tout sauf les teeshirts noirs  crasseux de cambouis d’Alex! J’exagère un peu mais je suis trop triste, nous avons perdu deux housses de couettes trop belles, deux draps housse taillés sur mesure pour nos matelas difformes, un tapis de bain et une robe que j’adorais, offerte par Mihaëlle, la maman d’Alex. Je m’en veux trop de ne pas avoir rangé le linge qui devait être sec avant de partir…On ne m’y reprendra plus!

 

À suivre…

 

 

 

 

Je vous laisse sur les magnifiques réflexions de François Sarano tellement vraies…

 
 
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