Le vent faiblit énormément et nous permet d’aller sur la dernière île des Marquises: Fatu Hiva. Elle est extrêmement célèbre auprès des navigateurs car sa baie des vierges est connue pour être l’un des plus beaux mouillages du monde.
Cela nous prendra huit heures de navigation et effectivement, une fois arrivés, nous sommes époustouflés mais assez concentrés sur le mouillage qui n’est pas simple car la baie est toute petite avec déjà 6 bateaux.
Diatomée est le petit voilier le plus à l’extérieur de la baie.
Nous posons l’ancre loin des autres bateaux et ce n’est qu’en allant sur terre nous enfoncer dans la vallée que nous découvrons l’ampleur de la beauté du lieu.
La terrasse de cette maison donne juste sur le bord de la rivière...
Des roches aux formes improbables parsemées de tâches blanches (les chèvres!!!!!), des prairies douces de couleur vert pâle parsemées de cocotiers géants si fins que nous nous demandons comment ils tiennent. Les nuances de vert et de matière nous éblouissent…
Nous nous sentons ensevelis devant la puissance de la nature qui nous écrase par sa beauté.
Une de nos activités favorites dans ce genre de fôret à la Jurassic Park: se baigner au pied d’une cascade!
La cascade prise d’en dessous ressemble à une route goudronnée!
Alex est émerveillé de découvrir les pétroglyphes…
…je suis bien plus attirée par les petites chèvres que nous croisons!
Sous l’eau, chaque nage est accompagnée d’un suspens immense: à part les bancs de pompaneaux, de poissons-pavillons et les nombreux oursins, qu’allons-nous croiser?? À tout moment nous pouvons tomber sur un gros requin ou une raie emblématique! Et cela rend la baignade vraiment spéciale… Contrairement à nos habitudes dans les lagons où les poissons sont relativement attendus.
Mais si la plupart du temps nous ne voyons rien, nous finirons par croiser des raies manta, une immense raie marbrée, un groupe de 5 petites raies aigle, des requins pointes blanches et un comportement que nous n’avions jamais observé sous l’eau: un diodon tout gonflé:
(Google image)
Cela me peine car c’est qu’il vient de vivre un énorme stress, j’essaie de m’approcher pour le filmer mais il se dégonfle d’un coup et file se cacher dans les rochers.
Par contre l’eau est toujours très très chargée et la visibilité très mauvaise avec pas mal de méduses (visibles ou invisibles).
Les oursins sont regroupés et disposés à égale distance comme une volonté d’harmonie visuelle!
Seulement deux villages de 300 habitants chacun peuplent l’île et la seule piste et randonnée à faire consiste évidemment à les relier. Un matin un pêcheur nous emmène en bateau à l’autre village, Omoa, pour que nous rentrions à pied à Hanavave, petit village de la baie des vierges (normalement nommée la baie des verges à cause des phalliques rochers noirs mais rebaptisée « baie des vierges » par les missionnaires!).
L’incroyable mouillage de la baie des vierges…
Nous longeons la côte avec Tea, notre chauffeur qui prend le temps de nous montrer les merveilles que la nature a créé, une arche dans la falaise, une petite crique aux proportions parfaites et toujours cette végétation à couper le souffle…J’en ai les larmes aux yeux…
Nous retournerons nager dans cette petite crique de sable noir quelques jours plus tard avec notre dinghy :-)
Les vagues de la plage qui borde Omoa peuvent être très violentes!
Nous commençons par visiter Omoa, jour de fête et d’artisanat car 160 touristes débarquent aujourd’hui de l’Aranui, un navire de ravitaillement transformé depuis quelques années en croisière de luxe.
Nous avons le sens du timing, car tout comme à Hiva Oa, les 160 touristes vont faire exactement comme nous: visiter le village d’Omoa et aller à pied (mais surtout en voiture) à Hanavave. Nous allons devoir partager au moins pour cette journée cette île du bout du monde accessible uniquement en bateau!
C’est parti pour 16 km avec un fort dénivelé et les dizaines de voitures qui nous doublent et que nous doublons à nouveau car elles s’arrêtent régulièrement aux différents points de vue! Le plus pénible c’est le défilé des pots d’échappements en pleine montée!
Arrivés tout en haut, il y a des tables de pique nique et un énorme buffet pour tous les touristes!!! Nous hallucinons sur l’organisation, ce sont les locaux qui consacrent leur journée pour faire taxi, guide, cuisinier…!!!
Avant, l’Aranui pouvait déposer des passagers d’îles en îles, surtout des locaux et des backpackers à la roots, mais maintenant cela est réservé à une élite au grand détriment des locaux (et des backpackers).
La piste normalement en plein soleil est heureusement couverte par les nuages! Parfois quelques rayons de soleil transpercent la couche nuageuse ce qui provoque une lumière absolument magnifique, vraiment propre à la Polynésie.
Tous les touristes finissent par nous doubler et nous finirons la randonnées seuls au monde avec une descente tellement pentue que je marche à reculons pour ne pas avoir mal aux genoux!
Nous croiserons quelques chèvres (de loin) et des vaches en liberté, qui ne servent ni à la viande ni au lait, seulement à créer de l’engrais avec leur bouse! Les vaches les plus heureuses du monde!
Nous sympathisons avec le bateau voisin qui pose l’ancre pour la première fois après la transpacifique! La baie des vierges est souvent le premier arrêt après cette longue traversée… et quel mouillage!!!!
L’équipage est composé de François et Marie-Paul, un couple de retraités d’une douceur absolue, et de Florent, un naturaliste nomade faisant le tour du monde en vélo et bateau stop à la découverte de la biodiversité. Ils vont mettre plus d’un jour et demi pour aller à terre, ils sont bien à bord et ont du mal à retourner à la civilisation, aussi petite soit-elle!
Nous c’était tout le contraire, nous n’en pouvions plus du bateau et passions nos journées à terre à manger midi et soir dans les snacks et restos, mais nous étions à Nuku Hiva où il y avait cette possibilité, et le mouillage était particulièrement houleux et désagréable.
À Hanavave, il y a une poste, une église et une micro-épicerie, c’est tout.
La petite école où très souvent les enfants répètent chants et danse!
Parfois certains habitants organisent un repas chez eux pour les voileux afin de renflouer un peu les caisses et un soir, nous allons manger chez Angela, dans son jardin. Elle a cuisiné poisson, porc et poulet! Florent aussi est végétarien et je me sens nettement moins seule plus légitime! Seuls les animaux sont cuisinés, c’est certainement une façon de leur faire honneur (toujours voir le positif) mais pour Florent et moi ce sera riz nature et omelette nature. Nous piquons un peu de la sauce au lait de coco du plat d’à côté!!!! L’ambiance est un peu glauque avec la télé allumée (et oui elle est installée dehors), les enfants/ados de la famille qui vont et viennent (en foutant une énorme torgnole au chat au passage), et Angela qui reste assise avec nous mais je la sens saoulée et un peu à l’ouest, comme obligée de rester pour faire plaisir avant de piquer du nez. Mais peut-être que je me trompe, la différence de culture est telle que c’est difficile de vraiment savoir ce qu’ils ressentent.
Nous avions eu des énormes régimes de bananes à Tahuata, ce qui nous oblige à manger matin midi et soir du gâteau banane que je cuisine en mode healthy en essayant de varier les goûts: spéculos, chocolat, coco…
Et avant de quitter les îles Marquises pour les Tuamotu, nous allons voir les habitants pour faire le stock de fruits: pamplemousses, citrons, rebananes mais très vertes, basilic et papayes.
Henri nous cueille gentiment des citrons en remerciement de notre achat de ses petites sculptures!
Certains marquisiens sont à la bière dès 9h et veulent nous échanger les fruits contre de l’alcool qui sera impossible d’acheter dans la journée car le samedi, interdiction de vendre de l’alcool dans toute la Polynésie! Nos bières feront leur plus grand bonheur même si tout le monde déconseille de troquer contre de l’alcool, nous n’osons pas dire non.
De nombreuses maisons, comme celle d’Henri ne sont pas complètement terminées. Et nous sommes étonnés de voir une majorité de chats sur cette île alors que les chiens l’emportent normalement haut la main!
François et Marie-Paul vont visiter le reste des Marquises mais Florent cherche à continuer son tour du monde. Il souhaite repartir avec nous pour se rapprocher de Tahiti, cela nous fera une belle aide pour la navigation de 3 jours, 3 nuits qui nous mènera jusqu’à Makemo et aussi une belle occasion pour parler de notre passion commune pour le vivant. Il est surtout spécialisé dans les amphibiens et les reptiles et très doué en photographie animalière (@naturalistenomade).
Les aventures continuent! À suivre…