Tahiti / Moorea

 

 

 

 

Novembre 2021

 

 

 

 

 

 

 

 

Après être restés plus d’un mois sur la presqu’île de Tahiti, Nous allons mouiller juste à côté de Papeete pour faire quelques travaux sur Diatomée: Nous devons changer le pataras (câble maintenant le mât sur l’arrière), réparer le frigo et vérifier le bon fonctionnement de l’hélice.

 

La marina Taina à Punaauia est blindée de bateaux, nous essayons de jeter l’ancre à plusieurs reprises entre eux mais avec notre gros bateau nous devons laisser une longueur de chaîne supérieure à la place que nous avons car les bateaux ne cessent de tourner avec le vent. Au bout d’une heure trente de tentatives, nous décidons d’aller plus loin, juste en face de l’aéroport! Enfin un mouillage spacieux qui en plus nous rapproche de la ville de Papeete! Et surtout, pas loin il y a deux épaves d’avion qui nous inspirent plein de photos!

 

 

 

 

 

 

 

Nous retrouvons enfin Josiane, la nounou d’Alex, pour une soirée dans leur famille sur les hauteurs de Tahiti.Nous avons beaucoup de chance de pouvoir nous intégrer dans ce genre de diner typique ici, où boire, manger, partager et rigoler en famille est sacré.

 

 

 

 

 Josiane avec Alex et ses deux filles « ses 3 bébés » dit-elle!

 
 
 
 

 Josiane a ramené des albums photos de l’époque où Alex était déjà tout le temps dans l’eau!!!

 

 

 

 

À quatre ans il faisait sa première plongée et à 6 ans il connaissait tous les requins et autres poissons!

 
 
 
 

Nous passons une journée à plonger sur les épaves avec Benoit, croisé à la presqu’île, qui est aussi photographe et qui suivait le travail d’Alex depuis longtemps. Il est en Polynésie pour quelques mois et comme il est absolument adorable, nous avons souhaité le revoir. Il a plutôt l’habitude de faire des photos en plongée bouteille mais il se débrouille aussi très bien en apnée!

 

 

 

 

 

 

 

Josiane et sa petite soeur Linda nous proposent un tour de l’île dans leur voiture! Au programme: le trou du souffleur, les trois cascades et les grottes. Mais surtout, nous retournons à Mata Va’a, la propriété dans laquelle Alex a grandi jusqu’à ses 6 ans! Josiane vivait avec eux à l’époque et nous montre l’endroit où elle dormait, tout proche de la mer! Alex se retrouve les pieds dans le lagon où il a appris à nager, il rêvait d’être pêcheur de bonites mais heureusement aujourd’hui il préfère les prendre en photo plutôt que de les tuer.

 

 

 

 

 La maison a un accès direct à la mer. Elle monte bel et bien puisqu’avant il fallait marcher avant de se tremper les pieds!

 
 
 
 

Une belle plage de sable noir…

 

 

 

 

 

 

 

Josiane a bien connu Bernard, le papa d’Alex, elle nous en parle longuement comme quelqu’un d'extrêmement apprécié, tous les tahitiens l’adoraient car il avait un profond respect et un véritable intérêt pour les gens. Cela m’émeut beaucoup et me fait penser bien évidemment à cette merveilleuse personne qu’est Alex…

 

 

 

 

 

 

 

Le soir même, Josiane nous prévient que cette nuit, Il va y avoir une éclipse de lune! Nous veillons tard pour admirer ce sublime spectacle!

 

 

 

 

L’éclipse à cet endroit de la planète n’est pas complète.

Et voici la lune photographiée dans l’ombre de la terre avec une exposition différente sur l’appareil:

 

Nous en profitons pour retrouver aussi Isabelle avec qui nous avions fait une sortie baleine, nous allons boire un verre dans un magnifique hôtel!

 

 

 

 

 

 

 

Le sport national là bas est le va’a! Presque tous les polynésiens le pratiquent. La pirogue se conduit en solo ou à plusieurs. Le gendre de Josiane est un grand champion de ce sport qu’Alex ne manque pas de photographier!

 

 

 

 

Certains soirs, le coucher de soleil est fadasse et passe inaperçu et d’autres soirs il nous scotche pendant plusieurs minutes!

 
 
 
 

 Alex retrouve de quoi faire illuminer le pont du bateau!

 
 
 
 
 

Et nous faisons une sortie apnée en dehors du lagon avec Marie Charlotte, instructrice de plongée que nous avions rencontrée au stage de photo animé par Alex!

 Même aux abords de Papeete, les fonds sont magnifiques et les tortues sont nombreuses et peu farouches! Marie Charlotte nous prévient que demain matin, entre 6h30 et 7h30, les coraux vont pondre leurs gamètes: nuage de fumée pour les mâles et petits oeufs pour les femelles!

 

 

 

 

 

 

 

À 6h25 nous sautons du bateau dans l’espoir de voir la ponte du corail qui a lieu seulement une fois par mois. Nous nageons très lentement en observant chaque Porite Rus susceptible de se reproduire mais rien ne se passe jusqu’à…7h25!!! Après une heure dans l’eau sans bouger, nous sommes congelés et nous apprêtons à rentrer bredouille quand enfin, un nuage de fumée s’échappe d’une patate de corail! C’est assez mystique! Les oeufs sont difficiles à voir car confondus avec les particules en suspend.

De retour sur le bateau nous remplissons un formulaire d’observation utile pour l’association qui les étudie.

Alex a aussi pu les photographier:  

 

 

 

 

 

 

Le soir nous mangeons souvent dehors car la température reste particulièrement élevée!

 

 

 

 

 

 

Être tout prés de la ville de Papeete nous fait beaucoup de bien, nous retrouvons les magasins, les restos et si cette ville est souvent qualifiée d’inintéressante, moi je la trouve plutôt jolie avec son bord de mer qui me fait penser à la Croisette!

 

 

 

 

Les places sont chères dans ce bar de Papeete donnant sur le Sunset!

 
 
 
 

 Ici les stars qui laissent leurs empreintes sont bien différentes de celles d’Hollywood Boulevard…

 
 
 
 

Tous nos travaux sur le bateau sont terminés: notre frigo fonctionne à nouveau, le patatras est changé et le moteur révisé! Nous pouvons aller à Moorea dans un mouillage plus sauvage en espérant que l’eau soit claire pour tourner un petit film de danse sous la coque de Diatomée.

 

 

 

 

 

 

 

Nous mouillons dans la baie d’Haapiti, une des plus sauvages de l’île. Un immense banc de raies aigle est connu pour se promener aux alentours. Assez vite, nous tombons sur deux raies aigle, nous décidons de les suivre et elles nous mèneront direct au groupe d’une cinquantaine de raies! Mais elles restent assez profond et nous ne pouvons pas les voir de la surface. Il faut sans cesse faire des apnées à 10 mètres pour ne pas les perdre de vue. Nous essayons de faire des photos mais c’est assez sport car le temps de se ventiler, souvent , elles ont disparu! Et chaque apnée est assez profonde!

 

 

 

 

 

 

 

Pour la première fois nous ressentons ici le fort racisme anti-voilier bien connu en Polynésie et largement entretenu par le gouvernement. Nous n’y avons jamais été vraiment confrontés jusqu’à présent, mais nous en entendions souvent parler. Alex va commander à manger dans un petit snack et dans la conversation avec la propriétaire, il explique qu’il est sur un voilier, le visage de la restauratrice se décompose, elle lui explique, un peu gênée et sans aucune agressivité, que les bateaux, ça gâche la vue (nous sommes au max 3 bateaux dans la baie!!!!), que les bateaux gênent quand ils veulent aller dans le lagon en famille… Alex lui dit que nous pouvons bouger, que nous ne voulons surtout pas gêner, que nous avons mis 4 ans pour venir ici depuis l’Europe, Bref il est tout gentil et tout désolé de « déranger », du coup la nana est trop mal et lui dit « ça va ça va! ». 

Il ne faut pas arriver en terrain conquis du genre « la planète est à tout le monde » mais comprendre que pour eux, nous sommes la caravane de gitans sur le terrain d’à côté. Nous détruisons les fonds avec notre ancre, nous déboulons avec nos poubelles, nous polluons le lagon avec nos excréments et produits ménagers… Et surtout chaque terrain au bord de l’eau voit sa propriété continuer jusqu’au récif, le lagon est vécu comme une propriété un peu privée sur laquelle nous nous installons…

Heureusement, pas tous les polynésiens ressentent cette haine vis à vis des plaisanciers, mais  les habitants de Moorea et Huahine sont connus pour être assez virulents! Certains petits bateaux à moteur tracent à fond sur le lagon en passant à un mètre de nous sans répondre à notre signe de « bonjour », le message est clair: nous ne sommes pas les bienvenus! Cela nous perturbe pas mal, et encore nous arrivons à comprendre leur « ras le bol », j’imagine même pas ce que doivent ressentir les gens victimes d’un rejet purement gratuit sans aucune raison…

 

Nous passons des heures dans l’eau! Il continue de faire extrêmement chaud et nous adorons aller voir les poissons. Tous ceux qui sont posés sur le fond (gobies/poissons lézard) maintiennent leur vigilance accrût à notre approche en restant hésitants quand à la conduite à tenir, se faufiler dans leur terrier ou bien ne pas bouger en espérant passer inaperçus… Je regarde leur petits yeux me suivre sans que rien d’autre ne bouge, comme ceux d’un caméléon et surtout, je continue d’avancer à la même vitesse pour leur faire croire que je ne les ai pas vus et ne pas les effrayer!

Et puis il y a ce petit labre qui vient vous grignoter les jambes dans votre dos dès qu’il n’est plus à portée de vue! Je me surprends à me retourner, le gronder fort dans mon tuba l’index levé et il retourne tout penaud prés de sa patate de corail qu’il ne quitte que pour nous grignoter!!! Je les aime tellement! Et ce sont eux qui vont le plus me manquer durant notre séjour à Paris…

 

Nous profitons donc de l’eau relativement claire pour tourner un petit film de danse sous la coque de Diatomée et pour cela nous devons nous lever tôt pour avoir une belle lumière. Trois matins de suite les dauphins viennent nager autour du bateau et perturber notre tournage car nous voyons leurs ailerons dorsaux si proches que nous essayons de les voir sous l’eau. Nous nageons vers eux et si nous avons l’impression d’être tout prés en surface, sous l’eau il est absolument impossible de les voir! Cette espèce (Stenella longirostris) est ici très farouche alors qu’en Egypte ces dauphins se sont complètement habitués à l’homme. Mais en les cherchant, nous tombons à nouveau sur le grand banc de raies et nous en profitons pour faire des photos sans palmes, bien conscients de la chance que nous avons…

 

 

 

 

 

 

 

Nous retournons dans la baie de Cook, toujours à Moorea, dans laquelle nous allons retrouver Sanni qui va venir garder le bateau durant notre séjour à Paris. Nous l’avions rencontrée au Panama, puis retrouvée aux Marquises et revue à Moorea! Être boat sitter est pour elle un super moyen de rester en Polynésie plus longtemps sans payer de loyer. Et ça nous évite d’énormes problèmes d’humidité, et de multiples réparations que nous devons faire à chaque fois que nous laissons le bateau sans personne pour l’entretenir…

 

 

 

 

 Sanni note consciencieusement toutes les consignes!

 
 
 
 

 Pour le retour, nous repassons une dernière fois par Papeete. S’il s’agit seulement du taxi commandé, ce petit côté VIP comme dans les films n’est pas désagréable!!!!

 
 
 
 

Mais avant de rentrer à Paris, nous allons passer une semaine à San Francisco, ma ville préférée au monde, puisque l’avion s’y arrête de toute façon! Je profite de chaque seconde pour savourer la chance que j’ai de poser mes yeux sur le Golden Gate Bridge, de respirer l’air frais de l’océan, admirer les sublimes buildings et la vue de notre hôtel . Retrouver chaque quartier est une joie indescriptible, marcher des heures dans les rues quadrillées où il est impossible de se perdre, regarder briller les sapins à travers les fenêtres des maisons victoriennes. J’éprouve tant d’amour pour cette ville et de bien être à l’infini que m’imaginer la quitter me fait pleurer instantanément … Je le vis comme un déchirement. Alex me suit gentiment dans mon délire mais je pense qu’il est pressé de rentrer à Paris, du coup je savoure un peu seule ce plaisir de citadine, faire à nouveau les boutiques avec les musiques de Noël dans les oreilles, après plusieurs mois dans les îles, retrouver aussi la civilisation et l’animation d’une grande ville fait beaucoup de bien.

 

 

 

 

Les carnets de bords seront de retour seulement en avril 2022 puisque nous retournerons sur Diatomée fin mars. En attendant, peut être que vous verrez dans les journeaux quelques photos publiées…

 

 

 

 

 

Très bon Noël à tous!

 

 

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