Tahaa

 

 

 

Août 2021

 

 

 

 

Nous quittons Bora Bora pour 5 heures de navigation! Le temps de prendre le p’tit dej et de faire une petite sieste, ça passe assez vite! Une fois dans le lagon de Tahaa, nous sommes totalement admiratifs du paysage si différent des autres îles plus abruptes. Ici tout est valloné, luxuriant, les cocotiers se cachent et l’ensemble fait vraiment penser à la Suisse ou à la Norvège…quelque chose de très européen, familier…Nous nous sentons tout de suite hyper bien! Un peu comme retrouver dans les supermarchés à l’étranger des marques dont nous avons l’habitude, cela rassure instantanément!

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous mouillons devant un des hôtels les plus luxueux de toute la Polynésie, un relais et château situé sur un motu (petit îlot) avec des bungalows sur pilotis. Chaque nuit qui passe, les clients auront dépensé 1500 euros (la chambre la moins chère est à 850€!!!)!

Nous mettons 40 mn avant d’enfin poser l’ancre correctement et loin de toutes patates de corail, traumatisés par notre expérience à Maupiti (cf carnet de bord 26).

 

 

 

 

 

 

 Entre deux motus, dans un mètre d'eau, plein de patates de corail...

 

 

 

 

 

 

 

Pas loin de l’hôtel, un jardin de Corail dans un mètre d’eau fait l’attraction des touristes. Il est absolument magnifique! Nous devons slalomer entre les patates avec cette impression extrêmement apaisante de nager dans un aquarium! Si proche des poissons peu farouches…

Mais ils sont tous d’une beauté déconcertante, que ce soit, les formes, les couleurs, et surtout leurs petits yeux qui nous regardent, parfois, méfiants, parfois curieux…je craque complètement!

 

 

 

 

Alex se met à faire des photos ultra vues! Rien ne va plus!

 
 
 
 

 

 

 

Assez vite, nous voulons aussi découvrir la terre et nous voilà partis pour le tour à vélo de l’île. Ils viennent de refaire la route et elle est toute douce sous nos roues, cela complète l’harmonie globale qui se dégage de cette île: un apaisement total. La rondeur des collines, les jardins surfleuris et la gentillesse des locaux (plus accueillants qu’à Maupiti) ajoutent une douceur supplémentaire tellement agréable…

 

 

 

 

 

 

 

Nous sympathisons avec Violette, une mamie qui vend des fruits de son jardin. Nous lui en achetons régulièrement et elle finit toujours par nous offrir plus que ce que nous désirons, elle nous donne même un gâteau aux bananes fait maison! Elle a adopté un bébé chien, Lassie, à peine sevré et tout pelé qui semble reprendre vie à ses côtés… 

 

 

 

 

 

 

 

Une petite épicerie nous permet d’acheter le minimum, en légumes ils ont des carottes, des aubergines et parfois des tomates. La caissière me demande comment je cuisine les aubergines, toute étonnée que je puisse manger un truc pareil. Pourtant c’est un légume local mais personne n’en mange ici, apparemment ils en cultivent que pour les « popa’ā ». C’est le nom qu’ils donnent aux étrangers blancs et qui veut dire « la peau qui brûle ». À Tahiti, tous les petits snacks de bord de route proposent absolument le même menu: poisson cru, nouilles chinoises et hamburgers. Alors qu’ils cultivent poivrons, tomates, courgettes, aubergines…le cuisto ne peut pas faire une ratatouille? Mais bon à Marseille ils ont tout ce qu’il faut pour faire du poisson cru et ils font de la bouillabaisse…

 

 

 

 

Dans notre petit village à 3 boutiques, il y a une épicerie, une station service et …une rhumerie! Je préfère rester discrète sur les sommes dépensées et le temps passé dans ce lieu…

 
 
 
 

 Nous faisons enfin une randonée "normale" (cf carnet de bord 26) qui s'appelle "la traversière" et qui est une ancienne piste de 4X4!

 

 

 

Ferme perlière 

 

 

 
 

Nous visitons une ferme perlière, le greffeur qui introduit le nucleus (petites perles jaunes sur la photo) dans l'huitre fait un travail qui demande une grande précision.

 
 
 
 

 

Tous les vendredis soirs, en honneur aux soirées « club de lecture/alcool illimité » de Thomas, Alex s’autorise à ne pas trop freiner sa consommation d’alcool… Dans ces cas là, il adore écouter sa musique, siroter plusieurs verres et…faire le ménage jusqu’à parfois 3 heures du matin!!!

 

 

 

 

 Tous les samedis matins, je retrouve la cuisine d'un blanc étincellant pendant qu'Alex ronfle encore!

 

 

 

Nous adorons faire le tour des motus proches de notre mouillage et chercher quel crabe a la meilleure cachette!

 

 

 

 

 

 

 

Puis l’annonce d’un confinement fait basculer notre programme…et l’ambiance sur le bateau! Depuis le mois de Juillet le Covid se répand à vitesse grand V et les hôpitaux sont débordés. Nous savons très bien que le confinement durera bien plus que 15 jours. 

Avant qu’il soit formellement interdit de naviguer, je propose à Alex de vite aller dans les archipels non confinés, les australes ou les tuamotu. 

Nous avons la chance avec le bateau d’avoir ce choix là! Mais Alex préfère attendre les directives pour les plaisanciers. Nous ne sommes pas du tout d’accord sur la conduite à tenir, lui ne voulant surtout pas aller contre la loi et moi passer au travers avant qu’elle ne se durcisse! 

Nous ne nous parlons pas pendant 2 jours! Je le tiens pour responsable de « mon » confinement car c’est lui le capitaine, c’est à lui de décider. Tous les bateaux autour de nous vont et viennent sans se prendre la tête. J’en veux à son côté si « sérieux », si respectueux des règles!!! 

Mais comment a-t’il pu être aussi rebelle dans sa jeunesse et citoyen exemplaire aujourd’hui??? Remarque j’ai passé mon adolescence à regarder « Hélène et les garçons » dans ma chambre, normal que mon côté rebelle ait un peu plus envie de s ‘exprimer aujourd'hui !

Mais il me manque trop et l’amour vaincra sur ce covid qui divise tout le monde! Et finalement nous sommes trop bien confinés sur l’île de Tahaa! 

 

 

 

 

 

 

 

Le rythme de nos journées est soudain beaucoup plus cool et la fatigue diminue. Tous les matins nous nageons plus d’une heure vers le fabuleux jardin de corail dont nous commençons à connaître tous les secrets! Nous y retrouvons chaque jour un énoooorme diodon, qui doit être très très vieux et qui se cache sous une patate de corail. Il nous regarde et nous le regardons. Longuement…Il est tellement énorme que je ne suis pas certaine qu’il puisse sortir de sa cachette!!!

 

 

 

 

 

 

 Alex en profite pour essayer des nouveaux objectifs sur son appareil photo:

 

 

 

 

 

Moi je rattrape mon retard sur mes montages vidéos, et nous allons tous les jours à terre se balader une heure avec une attestation. Violette nous nourrit grâce aux fruits délicieux de son jardin: pamplemousses, papayes, pommes étoile, bananes et mangues!

 

 

 

 

 

 

 

Mais un autre incident vient bouleverser la vie paisible de Diatomée: nous avons consommé l’entièreté de nos bouteilles de gaz!!!!! Elles étaient trop rouillées pour que nous puissions les faire remplir à Tahiti et nous avons un peu délaissé cette corvée… Notre nouveau micro ondes fait sauter les plombs, il doit être trop puissant pour nos batteries et Alex veut l’utiliser au minimum. Alors je prends très cher à ce moment là car j’ai refusé qu’il achète un four solaire à Paris, nous étions déjà assez chargés! Leçon du jour: Il faut toujours écouter Alex!

 

 

 

 

Gérald, l’amoureux de ma soeur a été très inspiré par notre problème de gaz…

 

 

 

 

 

 

 

Mais Alex ne baisse pas les bras et décide de construire lui même un four solaire. Du carton, une couverture de survie qui réfléchit bien la lumière et une casserole noire! 

 

 

 

 

  Premier essai avec du café...

 

 

 

 

 

Puis, il commence à faire cuire du riz mais à 13h, ce qui sera trop tard. Les poissons ont pu avoir un festin de riz croustillant! La cuisson optimale doit se faire entre 10 et 14 heures! Le lendemain il cuisine des Fē’ī (banane plantain), des poivrons et des oignons…le tout cuit grave bien!!! Nous achetons du riz cuit au petit snack du village et voilà un repas délicieux! 

 

 

 

 

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Nous allons quand même régulièrement au snack du village nous acheter des nouilles sautées aux légumes mais …chut!

 

 

 

 

(c) Gérald Hustache Mathieu

 

 

 

 

 

 

Chaque soir nous regardons la série « engrenages » et j’y pense très souvent dans la journée, trop heureuse de retrouver les personnages le soir même… C’est fou comme nous pouvons nous attacher à des personnages de fiction!!! Nous savourons la dernière saison avec un épisode par jour pour faire durer le plaisir…

 

Nous avons enfin le temps et l’énergie d’essayer les paddles et de faire des photos pour Itiwit qui nous les a gracieusement offerts!

 

 

 

Les paddles sont courts  et légers et pourtant hyper stables!

 
 
 
 
 

 

 

 

Ici le confinement ne bouleverse absolument pas la vie des gens. Cela ne change même quasiment rien pour eux et lorsque nous rencontrons un gendarme, il est à peine au courant de la situation et ignore que les navires ne peuvent pas bouger!!!

 

 

Le four solaire et les snacks c’est bien beau mais il faudra bien régler ce problème de gaz. Nous avons beaucoup de chance dans notre malheur car nous pouvons à nouveau remplir nos bouteilles à Raiatea, l’île voisine de Tahaa, dans le même lagon! 

C’est environ à 3 heures de bateau mais dès qu’il s’agit de bouger Diatomée nous sommes toujours réticents car il faut préparer tout le bateau pour la nav, désancrer, réancrer… C’est toujours un peu stressant avec le corail…

 

Nous décidons donc d’y aller en annexe ce sera bien plus rapide. Mais vers 9h le vent se lève et les trajets en dinghy sont de véritables tape-culs, nous y allons donc très tôt, le gaz est normalement prêt dans la journée si nous amenons nos bouteilles le matin. 

Après plusieurs jours de confinement, notre journée à Raiatea sera une vraie expédition! Nous mettons 45 mn en dinghy au lieu de 3 heures en voilier! Ils acceptent de remplir nos bouteilles françaises différentes de celles vendues ici. Mais elles ne seront prêtes que demain. Nous en profitons pour faire des courses au Champion ainsi qu’au marché et pour rendre visite à Sarah et Aurélien sur leur voilier Maloya que nous avions précédemment rencontrés dans les Grenadines. Comme dans notre couple, Aurélien est horrifié des bateaux qui ne respectent pas le confinement et Sarah rêverait de s’échapper…

 

 

 

 

Sarah et Aurélien sont très suivis sur les réseaux sociaux, ils donnent de nombreux conseils pour ceux qui rêvent de partir en mer (chaîne YouTube « Poussé par le vent »).

 

 

 

 

 

 

Alex refera l’aller/retour en dinghy pour chercher nos bouteilles le lendemain et rentrera épuisé et le dos en compote…Je lui prépare un délicieux repas réconfortant avec nos nouvelles bouteilles de gaz mais pour le satisfaire, difficile de lutter contre les crackers et le cheddar chimique qui est vendu hors produit frais à température ambiante…!!!

 

 

 

 

 

 

 

Chaque jour nous repoussons une mission que nous nous étions imposées le temps de ce confinement: faire des images avec notre nouveau drone. Un léger trauma de notre expérience désastreuse dans le Pacifique vient freiner notre enthousiasme pour ce défi à relever. Nous passons plusieurs heures à regarder divers tutos pour grand débutant, nous réglons les paramètres pas à pas avec les vidéos tutorielles et nous semblons à peu près prêts pour faire décoller cet objet si génial.

 

 

 

 

 

Le niveau de stress est à son maximum!

 
 
 
 

 

Nous n’avons pas compris comment modifier le point de départ du « return to home » puisque le bateau bouge même au mouillage…si quelqu’un peut nous éclairer????

Mais au miracle, nous arrivons non seulement à faire des vidéos et une photo mais aussi à ramener le drone sain et sauf!

 

 

 

 

 

 

 

Notre séjour à Tahaa se termine même si le confinement perdure puisque nous avons enfin reçu l’autorisation de déplacement pour aller travailler à Huahine! Là bas nous allons retrouver Linda, nous l’avions rencontrée aux Marquises et elle avait adoré notre travail. Elle a des origines Polynésiennes et de Nouvelle Calédonie et tourne un documentaire dont elle est le sujet principal qui parle de ces deux cultures. Elle souhaite finir son documentaire sur une note artistique où je l’emmène danser sous l’eau…

 

Nous partons donc vers Huahine pour de nouvelles aventures…

 

À suivre!

 

 

 

 

 

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