Juin 2024
Comme prévu nous allons passer une journée à Hiva Oa depuis Tahuata, en prenant la navette hebdomadaire. Cette fois-ci nous sommes bien en avance et ça tombe bien la navette aussi!
Le trajet dure plus d’une heure et nous arrivons dans une baie à 30 minutes à pied du village. Nous marchons volontiers même sous le soleil, cette journée visite/découverte nous enchante!!!!
Le petit village d’Atuona est dans une autre baie que celle du port.
Assez vite nous trouvons le chemin vers le cimetière, très connu puisqu’il abrite Jacques Brel et Paul Gauguin. Tous deux sont venus à Hiva Oa pour échapper au système mais aussi parce qu’ils sont tombés sous le charme de cette île sauvage et de ses habitants. Ils sont enterrés à quelques mètres l’un de l’autre. Et Je ne m’attendais pas à être émue, surtout par la tombe de Jacques Brel et les dizaines de petits mots écrits sur des galets qui recouvrent toute la tombe…
La tombe de Jacques Brel
La tombe de Paul Gauguin
La future tombe d’Alex!
Jacques Brel n’était pas du tout connu aux Marquises mais il était très apprécié de la population car avec son avion Jojo il n’hésitait pas à transporter marchandises, médicaments et urgence entre les îles.
Paul Gauguin lui, se fait construire une maison qu’il baptise en mode provocateur « maison du jouir ».
Visiter le musée avec les reproductions de Gauguin, la reconstitution de sa maison et l’avion de Jacques Brel nous émerveille. Pourtant nous avions été prévenus par les autres voileux « c’est pas terrible » « y’a pas grand chose à voir ». Et pourtant aussi, nous y allons pile le même jour que les 300 touristes qui déboulent en masse à la journée depuis l’énorme bateau du Ponan pour visiter le village! Mais nous sommes en tel manque de vie culturelle, de stimulations extérieures, que nous adorons! Et il se trouve que ma soeur doit faire une conférence sur Paul Gauguin, alors je m’applique à filmer et photographier sa vie et sa mort aux Marquises pour qu’elle puisse avoir des illustrations intéressantes!
Et le point positif, c’est que nous profitons des guides du Ponan qui racontent plein d’anecdotes enrichissantes.
Comme à chaque fois qu’un énorme bateau de touristes arrive au village, les artisans exposent leurs sculptures et les cuisinières vendent leurs plats, pâtisseries, confitures et miel. Les sculptures sont d’une finesse et d’une beauté, j’achète à Alex une petite boite en bambou sculptée trop trop belle pour ses gommes de dessin. Par contre je le convainc de ne pas acheter un affreux Tiki sculpté dans l’os à presque 100 euros qui finira en attrape poussière…
Nous visitons aussi le supermarché bien mieux achalandé que nos petites épiceries! Nous ne voulons pas nous charger maintenant mais nous comptons faire les courses juste avant de reprendre la navette. Quelle joie de voir qu’ils vendent de la brioche, du tofu (oui je sais mieux vaut manger des chèvres locales que du tofu importé mais j’aime trop les chèvres), du lait d’amandes trop bon et des bouteilles de Manao, le rhum préféré d’Alex! Cela nous requinque d’avance! Mais quand nous y retournons en début d’après-midi, quelle déception de voir que le magasin n’allait pas ouvrir avant 14h30, heure à laquelle nous devons être au port à 30 minutes de marche!!!! Ça nous a au moins fait rêver un certain temps! Et puis nous trouvons quand même des choses à la station essence du port.
Plus rien ne nous retient à Tahuata et nous attendons une fenêtre météo pour aller sur la dernière îles des marquises: Fatu Hiva. Comme la météo n’est pas favorable, nous décidons de retourner au mouillage avec les jolies plages de sable blanc mais juste avant de lever l’ancre nous apercevons les dauphins dans la baie qui semblent très joueurs!
Je ne résiste pas à l’envie de me mettre à l’eau et Alex m’accompagne avec le dinghy. Ils sont très nombreux et ne cessent de tourner dans la baie. Alex préfère les voir en surface quand à moi je passe un long moment dans l’eau à les voir passer et repasser. Je sais qu’ils sont proches quand je les entends, ja fais alors une apnée et ils finissent toujours pas apparaitre! Comme je ne bouge pas, ils ne sont pas fuyants mais ne viennent jamais proches non plus. C’est vraiment chouette même s’ils ne sont pas très interactifs.
Et au moment où je remonte d’une apnée, je me retrouve nez à nez avec un énorme espadon voilier!
Et c’est le cas de le dire car il a un énorme rostre pointu et je suis hyper impressionnée! Il s’approche vraiment et me regarde fixement avec son oeil énorme. C’est le rêve d’Alex d’en voir sous l’eau mais il est trop loin, je ne peux pas l’appeler et je suis tellement subjuguée que je ne le quitte pas des yeux. Il se met à deux reprises face à moi en pointant son rostre et sur le moment j’ai un peu peur qu’il accélère et m’embroche toute crue! J’ai un mouvement de recul que j’ai rarement avec les animaux car ils n’ont aucune raison de nous attaquer.
La voilure de sa nageoire dorsale est entièrement déployée ce qui le rend extrêmement impressionnant. Et surtout il est très curieux et reste tout prés pendant une minute qui me parait une éternité. Puis il commence à descendre dans les profondeurs, je le suis doucement en apnée et en même temps qu’il replie sa nageoire dorsale, je vois apparaitre sur son corps les rayures typiques de cette espèce. Je n’en reviens pas, à quel point il est venu si prés, à quel point c’est rare de voir ces poissons pélagiques et la chance inouïe que je viens de vivre. Cette interaction me bouleverse, bien plus que la rencontre avec les dauphins davantage indifférents. Et je n’arrêterais pas d’y repenser…
Alex compense sa frustration en dessinant le magnifique espadon voilier et en regardant la vidéo que j’ai tourné de cette scène incroyable!
Nous resterons 4 jours au mouillage des deux petites plages, tout seul, la baie d’à côté compte une dizaine de bateaux contrairement à la trentaine quand nous étions arrivés à Tahuata, les Marquises commencent à se vider, les voileux descendent petit à petit sur les Tuamotu. Nous vivrons 4 jours de rêve, à nager en partant du bateau, à croiser de très nombreuses raies manta, et plein de tortues! Nous décidons de faire des photos avec les raies car nous en voyons tellement durant nos séances de nage que c’est très tentant. Car quand nous faisons des images, cela s’anticipe: Alex prend son appareil et moi je me coiffe et choisis un maillot, la logistique n’est pas du tout la même que simplement aller nager. Nous les cherchons toute la matinée, coiffés et appareillés. Pas de raie. Nous les cherchons toute l’après-midi, coiffés et appareillés, pas de raie. Nous remontons à bord, décoiffés, et douchés, et nous voyons une somptueuse raie en surface proche du bateau!!!!
Nous finirons par faire les photos tant attendues mais cela reste très furtif…
En attendant de trouver des animaux, nous aimons faire des photos dans des décors insolites qu’offrent souvent la prise de vue sous-marine:
Ce bracelet baleine que j'adore...créé par @mikimikisalty!
Nous avons découvert ici la raie marbrée, de la même famille que la raie pastenague mais visible principalement aux Marquises. Elle est en train de se nourrir de petites proies qu’elle farfouille dans le sable.
Cet endroit est vraiment magnifique mais le moral d’Alex est toujours assez fluctuant, il s’en veut de ne pas profiter à la hauteur de ce que nous vivons.
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