Tahanea

 

 

 

 

Nous voici donc partis pour Tahanea, à 8 heures de navigation. Nous parlons à nouveau de l’avenir de Diatomée car j’ai bien du mal à me faire à l’idée de m’en séparer, et j’ai besoin d’entendre à nouveau à quel point Alex est arrivé au bout de ce qu’il pouvait donner pour cette vie sur l’eau. Qu’il y laisse sa santé mentale physique et financière…Il n’arrive plus à profiter du tout et vit dans un stress permanent qui ne le quitte pas. Il ne voit aucune source d’épanouissement dans ces conditions. Moi je me nourris tellement puissamment de la beauté à laquelle je suis confrontée chaque jour, sous l’eau, les paysages, la lumière… 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mais le vent cesse enfin de souffler et le calme transforme la mer en flaque d’huile, et quand je vois Alex soulagé , reprendre un semblant de joie de vivre, je comprends l’énorme impact des éléments extérieurs non maitrisables sur ses inquiétudes et le poids qu’il porte sur ses épaules. Réaliser sa souffrance m’aide à accepter la mienne.

 

 

 

 

 

 

 

Nous retrouvons le mouillage où nous étions l’année dernière pour tourner une grande partie des scènes de l’AQUABALLET! Seul hic: l’île est inhabitée mais blindée de bateaux!

 

 

 

 

 

 

 

La visibilité est incroyable : il y a 14 mètres sous les palmes d’Alex! Pas besoin de mettre la tête sous l’eau pour observer les poissons!

 

 

Comme souvent quand il n’y a pas de vent, nous assistons à un coucher de soleil exceptionnel qui m’interrompt en permanence pendant mon cours de danse pour le prendre en photo!

 

 
 

 

 

 

Mais la météo change à nouveau et nous allons découvrir un nouveau mouillage que nous ne connaissons pas: le seven Anchorage, appelé ainsi car le récif vu de haut a la forme d’un 7.

 

 

 

 

 

Durant le trajet, nous admirons le spectacle des nuages!

 

 

 

 

 

 

Nous sommes les premiers sur place et je sors vite le drone avant l’arrivée de 3 autres voiliers!

 

 

 

 

 

 

Sous l’eau nous ne sommes pas déçus et plutôt inspirés pour quelques photos:

 

 

 

 

 

Le soir, tout le monde se retrouve sans forcément le vouloir pour la balade sur le motu (petit îlot)!!!! Nous sympathisons avec une famille de belge qui navigue en Polynésie pour trois mois avant la scolarité obligatoire pour leurs enfants. Cela me rappelle la chance que nous avons d’être ici depuis 3 ans et pour une année encore.

 

 

 

 

 

 

 

Un jour, en fin d’après-midi, deux sternes à dos gris viennent se poser sur le dinghy. Loin de toutes terre, les oiseaux marins ont pour habitude de reprendre des forces en se posant sur les voiliers naviguant. Mais avec tous les motu qui nous entourent, j’ai bien du mal à comprendre ce qui les pousse à rester ici surtout que le clapotis fait énormément bouger le dinghy! Avant d’aller nous coucher, les deux sternes sont toujours là! Cela me réjouit de pouvoir « les héberger » et leur offrir un peu de répit dans la dure vie de la nature! Je les prendrais bien dans le lit au chaud avec nous mais Alex n’est pas trop d’accord! 

Nous ne sommes pas des lèves-tôt mais la première chose que je fais en me levant, c’est de vérifier si elles sont toujours là…

 

 

 

 

 

Où est Charlie?

 

 

Il n’en reste plus qu’une que j’arrive à photographier avec un gros objectif :-)

 
 
 
 

 

 

 

Alex est ivre de joie lorsqu’une journée de pluie remplit à nouveau nos cuves. Car cela aussi l’inquiétait beaucoup! Pourtant nous nous douchons tous les deux à l’eau de mer et nous rinçons très vite fait à l’eau douce, nous avons à mon avis assez de réserve pour tenir plus de deux mois.

 

Au 7 Anchorage nous avons aussi un spectacle éblouissant tout autour du bateau…

 

 

 

 

 

 

Nous retournons au mouillage principal prés de la passe car le vent tourne.

 

 

 

 

Où est Charlie?

 

 

 

Chaque plongée est un émerveillement et j’essaye de ramener plein d’images de ces lieux exceptionnels. Je pars avec une insta 360 (qui filme à 360 degrés), une gopro, et mon Olympus, un compact qui va sous l’eau. Je les place tous les 3 à différents endroits et je laisse filmer sans moi car la présence de l’homme, aussi discret soit-on n’attire pas trop les animaux. Par contre un objet étranger dans leur environnement les intriguent et beaucoup s’approchent de l’objectif. Sauf qu’au moment de rentrer, je ne retrouve plus mon Olympus, je me souviens pourtant bien l’avoir mis « à peu près à cet endroit » mais il n’y a rien. Alex est déjà rentré au bateau et je commence à chercher chercher. Chercher; chercher encore… Le soleil va bientôt se coucher, l’eau est froide et je tremble de tous mes membres. L’année dernière j’avais déjà cherché une caméra mais c’était au milieu d’un champ de patates de corail où je n’avais aucun repère. Là je cherche où il doit être, je regarde dessous et à l’intérieur des espaces vides que forment les patates, pour moi c’est surement un poulpe qui est venu le chopper comme ils font souvent, ou un poisson l’a fait tomber mais je le verrai. Bref je reste une heure trente à le chercher partout avant de me faire une raison… Je rentre au bateau en larmes et frigorifiée. Alex me surveillait régulièrement aux jumelles en pensant que je vivais ma meilleure vie avec les poissons à ne plus vouloir rentrer! Effectivement une loche ou un requin ont pu prendre l’appareil dans leur gueule et le recracher plus loin. Nous retournerons le chercher à nouveau le lendemain.

 

Je regarde mes enregistrements à la gopro et à l’insta 360 pour bien repérer l’endroit où j’ai mis les appareils (ils n’étaient pas très loin les uns des autres) et nous cherchons de nouveau. Il me semble retrouver l’endroit exact où j’avais posé l’olympus. Aucun autre baigneur n’est venu entre temps. C’est forcément un animal… Je commence à faire le deuil de l’appareil quand je le trouve quelques mètres plus loin, retourné par terre! Je suis comblée de joie! 

De retour au bateau je regarde immédiatement quel animal est l’auteur de ce drame: le film s’arrête automatiquement au bout de 30 mn et l’appareil semble toujours bien en place. Sauf que j’ai commencé à le chercher bien avant la fin des trente minutes sans le trouver, je crois que je ne devais pas chercher au bon endroit, et que l’appareil a finit par tomber tout seul, j’ai accusé à tort ces animaux! Un requin est passé tout de même très très prés!

 

 

 

 

 

 

 

Nous assistons à la chasse d’un poulpe par un napoléon, celui-ci vient de cracher son ancre avant de se cacher sous la patate de corail! Ouf!

 

 

Le mara’amu revient en force (vent fort du sud est) et nous changeons de mouillage pour aller nous protéger dans le sud de l’île comme les 15 autres bateaux présents sur l’île. C’est un peu comme le mistral: un vent gelé! Nous vivons les fenêtres fermées et je suis obligée de pratiquer ma danse à l’intérieur tellement ça caille. Nous allons quand même nager tous les jours car l’eau est très claire et se trouvent ici les plus belles patates de corail que nous ayons jamais vues… 

 
 
 
 

 

 

Petit clin d’oeil à l’AQUABALLET: nous retrouvons comme  dans le film au même endroit que nous avons tourné, un rémora en pleine eau, chose assez rare car ils sont le plus souvent collés à la coque des bateaux ou à des requins.

 

 

 

 

 

Autre belle surprise: une raie manta sous la coque de Diatomée alors que nous sommes loin des passes et c’est assez étonnant d’en voir ici! C’est ce que j’adore par dessus tout, en mer tout est possible! 

 

 

 

 

 

Je fais des cookies à la noix de coco fraîche râpée (ramassée sur le motu par Alex pour mon anniversaire!) et au chocolat blanc: c’est une tuerie!!!!

 

 

Nous aidons le couple du voilier voisin à sortir sa chaine coincée sous une patate de corail, pour nous remercier ils nous invitent à l’apéro sur leur bateau. C’est un monocoque en aluminium absolument somptueux, il parait comme neuf avec aucune affaire qui traine, aucun tee shirt crasseux qui sèche sur les filières, aucun maillot humide caché dans un coin, à l’intérieur, on se croirait dans un appartement luxueux où chaque chose est à sa place! 

Ils sont tous les deux italiens et parlent un français parfait (tout comme l’anglais et l’espagnol), ils en sont à leur deuxième tour du monde et doivent avoir la soixantaine. Les apéros de voileux qui  se résument en général à bières/cacahuètes se transforment ici  en diner de ouf avec tortilla au chou fleur, focaccia à la levure fraiche et fondant au chocolat! Nous n’en revenons pas et nous nous sentons tout pouilleux face à ce couple qui assure grave! Surtout la femme qui en plus d’avoir tout cuisiné a l’air mega calée en navigation et météo. Eux aussi nagent beaucoup et ils ont été surpris de nous observer nager tout autant! Ils ont fait plusieurs allers retours entre la Polynésie et la nouvelle Zélande en passant par les îles Fidji, les Tonga, le Vanuatu…Ça me fait  trop rêver…mais Alex en a marre des cocotiers!

 
 
 

 

 

 

Nous continuons de parler de l’avenir de Diatomée et je réalise à quel point je me repose beaucoup sur Alex et que cela le soulagerait beaucoup si je m’investissais plus dans certaines taches comme la météo, la préparation des navigations avec les horaires pour entrer dans les passes, ranger le gaz et les panneaux solaires avant chaque navigation, plein de petits trucs que je pensent ne pas savoir faire et que je suis tout à fait capable de faire. Je me sens un peu minable, même si je fais bien sûr d’autres choses, c’est aussi de ma faute s’il est tant épuisé.

 

 

 

 

 

 

 

J’en chie grave pour faire ces simples photos en apnée poumons vides, pourtant c’est au même endroit que nous avons tourné la première séquence de l’AQUABALLET en lévitation où j’ai du tenir vraiment longtemps sous l’eau…C’est fou comme on perd vite ses capacités d’apnée quand on pratique moins (mais on les retrouve vite aussi!).

 

 

 

 

 

 

 

Nous avons d’excellentes nouvelles de Cacahuète! Elle a un nouveau maitre depuis un mois et demi puisque Taoua et Marie ne pouvait la garder que jusqu’à leur départ pour la Suisse! Ils nous envoient quelques photos, elle a bien grandit!  

 

 

 

 

 

 

 

Son nouveau maitre habite à Taipivai, une vallée voisine beaucoup plus calme que le village principal, loin des voitures et des gangs de pitbulls, où je m’étais dit « c’est le lieu idéal pour Cacahuète!!!! ». Cela nous réjouit infiniment!

 

Nous nous apprêtons à quitter Tahanea pour aller à l’atoll voisin bien connu pour la présence de  nombreux requins: Fakarava. Dans quelques jours, Le cousin et le filleul d’Alex vont nous rejoindre là bas!

 

À suivre…

 

 

 

 

 

Nous sommes trop heureux d’illustrer un festival d‘images sous-marines qui a lieu au fin fond de la Bosnie Herzégovine!!!!!

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
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