Mai /Juin 2025
Nous devions rejoindre Mihaëlle, la maman d’Alex dans les Tuamotu mais la météo ne nous a pas permis de naviguer jusqu’à Rangiroa. Nous avons du prendre l’avion pour faire honneur à son invitation dans son bel hôtel! Elle est en séjour ici avec trois amis, d’îles en îles, et nous avons même pu la croiser lors de son passage à Moorea ce qui lui a permis de revoir une dernière fois Diatomée!
Juste avant notre départ pour Rangiroa, Alex s’aperçoit que le filtre à eau de mer du moteur a toujours une fuite… Cela est une bien mauvaise nouvelle car elle semblait réparée et si ce n’est pas le cas, cela veut dire encore des travaux à bord et de taille car sans moteur, nous ne pouvons pas bouger, et Alex ne sait pas vraiment quoi faire de plus…
Il est temps d’oublier Diatomée pour quelques jours!
Cette parenthèse à Rangiroa va nous permettre de vraiment déconnecter, juste de profiter, d’avoir des journées différentes, dans le luxe, se faire servir, moi qui aide toujours les serveurs à débarrasser, là je ne lève pas le petit doigt!
Nous sommes à l’hôtel Maitai où ma passion pour les piscines est grandement comblée!!! Ce sera ma place favorite! Le plus dur est de ne rien faire sans culpabiliser! Au moins écouter un podcast! Ou lire un livre! Au mieux faire mes exercices de cheville (suite à une entorse)! Le « rien » ne fait plus partie de nos vies. J’essaye de le pratiquer mais ça ne dure jamais longtemps!
Cela nous fait beaucoup de bien aussi de sociabiliser! Les amis de Mihaëlle ont plein de choses à raconter entre tous leurs voyages et leurs nombreux petits enfants!
Nous nous émerveillons tous des fonds marins au pied de l’hôtel!
Mihaëlle et Alex!
Nous passons toute une journée en excursion vers le lagon bleu. Nous sommes avec deux autres bateaux, tous remplis à craquer de touristes. Nous sommes alors « touristes » parmis tous les touristes, tout cela accentué par les discours des organisateurs qui semblent faire chaque jour les mêmes blagues surtout concernant les requins que nous allons croiser et de la terreur que nous sommes censés ressentir!
Premier stop dans l’eau: gilet de sauvetage obligatoire! Le cauchemar absolu…impossible d’aller voir les poissons, je me sens punie!!!
Puis après une petite heure de navigation, nous débarquons tous sur des motu déserts de sable blanc qui entourent un sublime petit lagon bleu, véritable nurserie des requins pointes noires. Une fois les 50 touristes débarqués, la vraie journée commence! Finalement il y a de la place pour tout le monde et le lieu est tellement magique que nous ne pouvons qu’être bien! Les organisateurs se plient en quatre pour nous servir et sont vraiment adorables, même si c’est leur énième sortie!
Odile et Mihaëlle
Un sac tressé en branche de cocotier réalisé en quelques minutes!
Bernard, Marie-France, Mihaëlle, Odile, Alex et moi
Sous l’eau, nous ne voyons pas grand chose car il y a du vent et le sable est si fin que le lagon est vite laiteux! Mais nous pouvons admirer parfaitement les dizaines de bébés requins qui accourent dès notre présence en attendant le moment où nos assiettes seront rincées dans la mer!
Dans 50 cm d’eau il y a toujours de la vie comme ce minuscule bernard l’hermite ou ces petites porcelaines!
Il y a quelques tables installées et tout ce qu’il faut pour cuisiner pour plus de 50 personnes sur cet endroit au bout du monde! Et ce sera délicieux! Surtout le pain coco cuit au barbecue! Je m’en goinfre!!!! Je n’ose pas faire voler mon drone à cause du vent pourtant un américain y arrive mais il a ses alarmes « alerte vent violent » qui sonnent en permanence!
Une petite sieste puis il est temps de faire un dernier plouf dans le grand lagon principal où ils ont l’habitude de donner quelques restes de poissons aux requins adultes qui y sont du coup très nombreux…!
Nous croisons une magnifique méduse (Thysanostoma cf.loriferum) et je passe un long moment à l’admirer, puis elle dérive vers un deuxième bateau et une des organisatrices dira « il faut lui donner un grand coup de palme! »… C’est fou cette idée de massacrer tout ce qui nous fait peur! Nous sommes chez elle!
Le retour face au vent et aux vagues est assez musclé! Ciré obligatoire!
Mais une belle surprise nous accompagne! Un grand dauphin (Tursiops truncatus) vient jouer avec nous durant une grosse demi-heure! Il saute d’étraves en étraves, en allant voir chaque bateau comme pour n’oublier personne! Il est énorme!!!! Nous avons l’habitude de voir à Moorea une espèce beaucoup plus petite (les Stenella longirostris).
Nous faisons un dernier arrêt sur le motu du lagon vert où je me régale à jouer avec des chatons peu farouches et je découvre avec surprise des murènes vivant en collectivité! Du jamais vu pour ces poissons normalement solitaires et territoriaux!!!!
Tout le monde est ravi de cette journée remplie de beauté où la carte postale devient réalité.
Nous en profitons pour voir en vrai Kristel Chaton, une dessinatrice que nous admirions depuis un long moment! Elle nous accueille dans le centre de plongée où elle travaille et nous sommes éblouis par ses oeuvres exposées aux murs! Je vous laisse juger par vous-même!
Nous sommes absolument fans de son travail!
Comme nous, elle est passionnée et semble avoir une vie de rêve entre plongées quotidiennes dans un des plus beaux endroits du monde et création artistique le reste du temps… Mais peu de temps pour autre chose et l’isolement insulaire, particulièrement aux Tuamotu, peut vite être pesant… Ce n’est jamais simple de trouver un équilibre parfait, ou du moins qui convienne sur le long terme…
Travailler la danse classique dans l’eau sans le poids des jambes me permet de gagner en amplitude et de tenir longuement des positions afin d’avoir la force de les tenir sur terre.
Nous revenons sur Diatomée tellement apaisé par ces heures si douces, nous sommes extrêmement reconnaissants à la maman d’Alex de nous avoir offert ce privilège et ce temps passé ensemble!
Depuis l’avion, en survolant les autres atolls des Tuamotu, nous reconnaissons les endroits où nous avons déjà mouillés et ceux que nous allons découvrir, notamment sur l’île d’Apataki que nous ne connaissons pas.
Le fort courant dans la passe est bien visible et c’est pour cela que nous attendons toujours le courant rentrant pour rentrer dans le lagon avec le bateau.
De retour à bord, un individu avien semble s’être fait très plaisir! Il y a de la chiasse partout et pas qu’un peu!!! Il y en a même sous notre capote de rouf, l’oiseau semble s’être installé à l’abris pépouze!!!
Dès le lendemain, nous identifions le coupable à notre retour de nage! Une magnifique aigrette ( -Egretta sacra-) a repris ses aises à bord et s’envole dès que nous accostons pour aller se poser sur le bateau voisin inhabité! Malgré le nettoyage à effectuer, nous sommes trop heureux d’avoir hébergé ce somptueux oiseau que nous adorons admirer dès que nous le croisons! Elle reviendra squatter à plusieurs reprises!
Alex se colle au moteur deux jours d’affilée et semble avoir trouvé et colmaté la fuite non sans peine! Les lattes de voiles cassées nous donnent aussi beaucoup de peine à réparer… Le retour est un peu dur!
Mais une fenêtre météo de trois jours semble s’ouvrir dès la semaine prochaine! Enfin nous allons pouvoir partir! D’autant plus qu’Alice est toujours disponible pour nous accompagner ce qui rassure énormément Alex! Alice est une photographe vivant sur Tahiti rencontrée au stage photo animé par Alex! Nous la connaissons peu mais le feeling est tout de suite passé et elle a déjà navigué plusieurs fois.
Avant notre départ, nos futurs acheteurs devaient venir voir le bateau mais cela est finalement impossible pour eux. nous avions fait leur connaissance dans la baie de Cook où ils étaient responsables d'un énorme voilier, ils connaissent bien les bateaux de la baie. Ils demandent au gérant d’Askari de venir faire un tour de Diatomée pour un compte rendu sur son état actuel. (Askari est un énorme bateau à moteur mouillé juste à côté de nous que nous côtoyons depuis 4 ans et que nous adorons).
Claud et Lily qui travaillent sur Askari viennent faire un rapport sur Diatomée!
Nous rangeons et lavons tout de fond en comble, Diatomée étincelle de mille feux! Mais Claud, le gérant n’en a rien à faire, ce qui l’intéresse, c’est tout ce qui est caché: le moteur, le générateur, les moteurs des frigos, le dessalinisateur (dont nous ne nous sommes jamais servi), les pompes d’évacuation, les réservoirs de gazole! Je lui montre quand même notre belle gazinière « la cuisine j’y connais rien » nous répond-il!!!!! Et il n’y jette même pas un oeil!
Avec son oeil de lynx, plié en deux et sa lampe torche rien ne lui échappe! Il demande à Alex d’allumer le moteur. Et là, catastrophe, il nous dit « il y a une fuite au niveau du filtre à eau de mer ». La réparation qui a tant fait transpiré Alex n’a pas tenu. Puis il découvre d’autres petites fuites, un fil d’une sonde dénudé, il note plein de petites choses mais dira que le moteur est en très bon état. C’est un moteur qui a 11000 heures et qui est increvable! Et Alex en prend tellement soin.
Sauf que pour nous tout s’écroule, impossible de partir avec cette fuite car nous partons longtemps dans des endroits déserts, le moteur doit être absolument sûr!
C’est la course aux forums pour savoir comment réparer mieux? Mais surtout la course pour trouver un nouveau filtre! Alex en avait acheté un lors de notre passage à Papeete mais les embouts ne correspondent pas. Notre seul espoir: Marine! Elle est en France actuellement et rentre dans une semaine, elle pourrait nous ramener un nouveau filtre!
Bref je passe tous les détails mais d’appels en appels, de recherches en recherches, Alex déniche la perle rare livré en express à Marine qui pourra nous la ramener.
Mais nous loupons la fenêtre météo, et Alice n’est plus certaine de pouvoir nous accompagner pour la prochaine…
Rien de vraiment grave, c’est même le quotidien des voileux, mais c’est des montagnes russes dont on se passerait bien… Surtout qu’Alex m’avoue qu’il s’est senti minable lors de la venue de Claud qui en plus de pointer les dysfonctionnements, voyait des choses qu’Alex n’avait pas vu… Je vous dis même pas à quel point ça m’a fendu le coeur de le voir encore se dévaloriser avec TOUT ce qu’il fait sur le bateau…
Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises, avec le jeudi de l’ascension, la livraison prend du retard et Marine ne recevra pas les pièces à temps… Mais ce n’est rien comparé à ce qui nous attend: nos futurs acheteurs souhaitent faire un appel vidéo, avant ils ne communiquaient que par mail mais cela ne nous alerte pas plus que ça. Et « they have bad news for us » (ils sont anglais!)…Ils doivent renoncer à racheter Diatomée car financièrement ils ne peuvent pas suivre. Alex propose immédiatement d’être très arrangeant, il accepte d’être payé dans plusieurs années…Et là ils nous disent qu’ils ont aussi un projet de bébé et nous comprenons immédiatement que ce n’est pas qu’une question d’argent et que leur décision est murement réfléchie.
Je demande à Alex de regarder de quand date le message souhaitant faire un appel video: il a été envoyé quelques heures après le passage de Claud à bord…
Nous nous questionnons sur ce qu’il a bien pu leur dire et si cela avait un lien avec leur décision. Le bateau est quand même en très bon état et Alex leur faisait un prix vraiment très bas… Nous pensons qu’ils ont du réaliser après le passage de Claud, le coût d’entretien que nécessite un si gros bateau. Il y a le budget d’achat mais après il faut avouer que c’est un gouffre financier si l’on désire bien l’entretenir…
Pour Alex c’est le coup de massue, remettre avec certitude les clés de Diatomée en novembre était pour lui la carotte au bout du bâton, ce qui l’aidait à tenir pour cette dernière année. Pour moi c’est aussi le coup de massue car je sais quel gros coup de massue c’est pour Alex. Mais j’ai assez vite le recul de ne pas voir cela comme un drame mais comme une banalité de ceux qui achètent ou vendent un bien: il y a toujours un lot de mauvaises surprises!
Alex contacte assez vite un ami d’ami, broker à Tahiti , nous avons besoin d’être rassuré sur le potentiel de vente de Diatomée. Le mec préfère qu’on le rappelle lundi, nous passerons le week end sans trop de réponses à nos questions.
Entre temps Alex commande les pièces pour le moteur que Marine n’a pas pu ramener, le temps qu’elles arrivent à Tahiti, nous pouvons encore nous encrouter plusieurs semaines à Moorea…
Le Broker finit par nous dire qu’il y a une niche pour ce genre de bateau d’expédition et semble assez confiant sur la vente. Toutes mes amies me disent pareil (merci), mais Alex a une telle image négative du bateau qu’il n’a plus du tout de lucidité sur sa valeur. Nous devons attendre que la femme du broker nous rappelle car c’est elle qui va gérer la vente. Un jour passe, deux jours, nous la relançons… ça nous semble une éternité et nous aimerions que la mise en vente soit réglée avant notre départ pour les Tuamotu …Mais la communication est tellement compliquée que je ne peux pas m’empêcher de penser que ça commence mal!
Elle finit par nous rappeler après multiples relances et nous demande des tas de papiers que nous n’avons pas « il faut la preuve que le bateau ait bien été construit dans les chantiers Pouvreau »… Les chantiers Pouvreau ont fermé depuis des années, Diatomée a plus de 40 ans…elle commence par nous saouler grave! Je regarde les avis google sur ce couple de brokers: ils sont dithyrambiques! Que des 5/5, vente réussie, hyper pro, je recommande à 100%…
Là dessus nous avons un problème électrique sur notre générateur, un problème qui peut être nous sera hyper bénéfique…Car Alex est en lien un long moment avec un autre Alex, notre électricien préféré! Ils finissent par s’appeler et résoudre le problème car Alex l’électricien est juste trop trop doué! Alex le non-électricien lui demande son avis sur le couple de broker… La réponse est sans appel: à déconseiller absolument. Tous leurs avis google sont achetés! (Je me disais aussi…Une telle unanimité! Sachant que les gens laissent des avis majoritairement quand ils ne sont pas contents!!!). Alex nous conseille Gilles, un autre broker!
Il est samedi, nous joignons Gilles. Gilles nous répond immédiatement. Gilles est un broker qui travaille le samedi et le lundi de Pentecôte!!! En deux jours tout le dossier est bouclé! Il nous donne plein de conseils pour la vente et semble lui aussi assez confiant. Nous sommes hyper rassurés!
Nous allons aussi pouvoir le vendre à son juste prix et bien plus cher que l’offre qu’avait fait Alex à nos acheteurs. Seulement pour nous cela veut dire aussi que le bateau doit être nickel! Nous faisons poncer et vernir nos planchers et mettons des petits coup de peinture où c’est nécessaire.
Une terrible nouvelle va nous broyer le coeur: nous apprenons la mort de Cacahuète, la petite chienne abandonnée que nous avions recueillie lorsqu’elle avait 15 jours.
J’avais essayé à plusieurs reprises de joindre son nouveau propriétaire, j’ai retrouvé sa cousine mais lui ne souhaitait pas trop communiquer, je n’arrivais pas à en savoir plus…
Et Alex a été en contact complètement par hasard avec quelqu’un qui souhaitait partir en Antarctique et cette personne travaille à l’hôpital de Nuku Hiva. Alex lui demande d’essayer d’avoir des nouvelles de Cacahuète. Et trois jours plus tard elle nous annonce qu’elle a eu une infection il y a plusieurs mois qui l’a emportée.
Elle n’avait même pas un an. Je suis mortifère de tristesse d’imaginer qu’elle a du souffrir. Il n’y a pas de vétérinaire là bas. J’ai l’horrible sentiment de l’avoir abandonnée et même si Alex me dit qu’on a fait au mieux et qu’on voulait qu’elle soit sur son île natale, la vérité c’est qu’on ne voulait pas de chien et qu’on a pensé à nous avant de penser à elle. Je m’en veux tellement… je l’aimais si fort. Elle nous a tellement apporté…
Nous passons la journée prostrés dans les bras l’un de l’autre à verser toutes les larmes de notre corps.
Je ressens encore son petit corps tout chaud contre mon cœur et sa terrible vulnérabilité.
En allant nous balader nous passons toujours devant la caserne des pompiers qui viennent d’adopter un adorable chiot! À chaque fois, nous passons un long moment à lui faire des câlins, à jouer avec lui et à lui donner ce que Cacahuète aurait du recevoir toute sa vie.
Un soir je propose à Alex de courir plutôt que de marcher. Notre quotidien un peu malmené ne nous laisse pas beaucoup d’énergie pour un effort physique plus intense, mais je nous pousse un peu au cul! Cela nous fera un bien inimaginable! Nous récupérons comme nous pouvons un peu de force, d’énergie et de joie.
Auprès de Marine également, de retour à Moorea après un mois en France où elle a donné de nombreux stages! Ce n’est pas simple non plus pour elle car Thomas, son amoureux, est en France depuis plusieurs mois et quand il est ici, il est souvent amené à travailler sur des yachts ou dans des centres de plongée…Elle se retrouve un peu seule à gérer les cours d’apnée et sa nouvelle vie ici. Nous nous soutenons énormément.
Nous passons aussi une journée avec Sanni, notre ancienne boatsitter qui est maintenant bien installée dans une maison à Moorea! Nous marchons jusqu’à la cascade avec son chien Yuki!
Et quand nous mettons la tête sous l’eau, nous sommes éblouis par des centaines de crevettes! Il y en a partout! Posées sur les rochers, en train de nager…Elles sont trop belles!
Mais d’autres créatures vivantes vont aussi pimenter cette journée: les minuscules fourmis de feu quasiment invisibles qui nous piquent de partout!!!!
Marine organise avec le club de plongée de l’hôtel Manava une collecte de déchets! Il y aura des apnéistes et des plongeurs bouteille. Nous serons en binôme pour alterner les apnées sous les chambre de l’hôtel qui sont sur pilotis. Alex reste sur le dinghy à collecter tous nos déchets! Sauf que voilà: c’est archi propre!!!! Nous cumulons les descentes et revenons toujours bredouille…on s’ennuierait presque et nous finissons par espérer voir un déchet! C’est assez perturbant!!!! Par contre, nous voyons un , puis deux, puis trois poulpes toujours parfaitement camouflés si bien que si on détourne le regard, on n’est pas certain de les retrouver!
Où est Charlie?
La collecte de déchets a déjà eu lieu il y a plusieurs mois au même endroit et les clients doivent être très prudents pour ne rien laisser tomber dans l’eau, nous nous éloignons un peu et nous trouvons une zone avec des déchets! Enfin! Ils ne sont pas faciles à voir car recouverts de sable. Il y a une vingtaine de bouteilles de bières en verre, à peine visibles car enterrées. J’hésite à les prendre car le verre n’est vraiment pas polluant et se transforme en sable. De plus plein d’animaux ont du aussi y trouver refuge. Finalement nous les ramassons en prenant soin de bien bien les vider. Mais les ramener à terre pour les recycler va dépenser de l’énergie et ramasser du verre n’est vraiment pas la priorité. Certains ramassent des énormes briques remplies d’oursins, j’insiste pour tout laisser dans l’eau, là aussi ce n’est pas polluant et c’est un abris pour les animaux, voire un récif artificiel! Quelques canettes et bouteilles en plastique vont un peu satisfaire cette matinée mais ce sont surtout les plongeurs bouteilles qui récolteront de nombreux déchets. Il est vrai que chaque nage que nous faisons quotidiennement vers le récif est totalement dépourvue de déchets.
Nous nous décidons aussi à faire une plongée de nuit, lors de la pleine lune. Nous sortons du lagon et plongeons en bouteille dès la nuit tombée.
Je suis toujours très peu à l’aise avec le matériel mais je sens quand même que je progresse, je me stabilise grâce à la respiration et non plus en gonflant ou vidant le gilet en permanence. Sous l’eau, c’est le noir total, et l’intérêt est de voir parmi le corail les poissons dormir et les crustacés sortir! Des bernards l’hermites, des crabes, un poulpe, un poisson feuille! Par contre, je n’arrive pas bien à faire des images car je suis soit prise par le courant soit engoncée avec la bouteille sur le dos et très peu mobile…J’ai tellement l’habitude de cette liberté que permet l’apnée, aller en haut, en bas à sa guise…Là je n’ai pas un assez bon niveau pour bouger comme je le souhaiterai.
La grande crevette nettoyeuse a ses pattes rayées de blanc.
Et la rencontre d’un nouveau poisson jamais vu va venir égayer une de nos matinée de nage: Le poisson savon! Malgré toutes ces heures passées dans l’eau nous ne l’avions jamais croisé. C’est une espèce qui a tendance à se camoufler dans les cavités!
(Google image)
Nous récupérons enfin nos parquets poncés et vernis par Moana, qui a aussi construit notre table en bois de Tamarin!
Le résultat est magnifique!
Pour la revente de Diatomée, nous comptions sortir le bateau de l’eau dès le mois de novembre au chantier de Papeete pour refaire tout l’antifouling, mais Gilles, notre nouveau broker, nous conseille de faire le chantier dès maintenant pour que le bateau puisse se visiter au plus vite… Déjà plusieurs mois que nous attendons de partir enfin dans les Tuamotu, hors de question de se taper le chantier maintenant! Psychologiquement on commence un peu par être au bout de ce que nous pouvons donner… Nous mettrons le bateau en vente en septembre pour un chantier en novembre. Gilles vient quand même à bord faire les photos et les vidéos pour l’annonce qui sortira avant notre retour à Moorea. Les consignes sont claires: tout doit être presque vide, sans affaires personnelles, pour que les futurs acheteurs puissent se projeter. Pas de sel ni de poivre en vue, sinon, ils n’achèteront pas!!! Tous les lits doivent être faits et les panneaux solaires enlevés. Nous passons trois jours à tout ranger, nettoyer la coque et faire du tri ! Merci Marine qui nous prête sa voiture que nous remplissons à ras bord de choses à jeter à la déchetterie!
Lorsque Gilles arrive, il n’y a pas un cheveu qui traine, par contre, mieux vaut ne pas ouvrir les placards sous peine que tout s’écroule!!!! J’avoue que je m’attendais à des compliments devant une telle somme de travail sauf que Gilles n’avait pas vu le bordel antécédent et il n’est pas du tout en mode « qu’il est beau votre bateau ». Il se concentre sur le travail qu’il a à faire et sur l’horaire du prochain ferry à ne pas louper car il est venu de Tahiti.
Le verdict de Gilles: le générateur, le moteur et les batteries sont un gros plus car en très bon état. Mais la coque extérieure (que nous avons astiquée non stop) a des différences de couleurs et une énorme rayure et les boiseries intérieures sont usées. Cela pourrait être un argument pour faire baisser le prix, ou même rédhibitoire pour un achat.
Mais quel plaisir après ces deux semaines sans parquet de vivre dans un bateau complètement feng shui (sans aucun petit bordel qui traine)!
Le rédacteur en chef d’une nouvelle émission « Bien être et santé » sur France TV nous contacte pour faire un petit reportage sur la respiration. Cela fait bien rire Alex d’être celui auquel on pense pour le bien être et la santé!!! Tout se goupille très vite, aussi parce que nous sommes sur le point de partir, ils nous envoie leur équipe de Tahiti pour venir tourner à bord!
Jérôme et Anne-Sophie sont chargés de faire le petit reportage! Je pensais n’avoir rien à dire de particulier sur la respiration et en cherchant un peu je trouve quand même…Alex qui a longtemps été instructeur d’apnée réhausse un peu le niveau! J’avoue que je préfère tellement parler des animaux…!!! Et c’est ce que je fais puisqu’ils montreront aussi quelques images de l’AQUABALLET.
Le reportage fera 3 minutes et sera diffusé à la rentrée sur France 3 et Polynésie 1ère!!
Avec tout ça le temps passe et les algues poussent! Je suis bonne pour un deuxième carénage de la coque! Cela me coute énormément car toute une faune s’est installée et notamment des centaines de petites crevettes qui trouvent abris justement dans la petite forêt d’algues. Comme dans le final d’Avatar, je viens tout exterminer à coup de spatule et les crevettes sans habitat se retrouvent extrêmement vulnérables. Elles me regardent avec leurs minuscules yeux complètement démunies…C’est atroce!
Tous ces yeux rivés sur moi…
La météo n’est toujours pas bonne pour naviguer. Nous en profitons pour partir trois jours à Tahiti: nous louons une maison tout prés d’en endroit où nous pouvons faire des images! La maison les pieds dans l’eau est trop belle!
Nous passons des journées de rêve, entre siestes, tournage, bronzage, lecture et encore tournage, nous sommes quand même là pour ça. Mais les animaux ne sont pas toujours présents et parfois le courant est si fort que la mise à l’eau est impossible! Nous serons obligés de revenir à notre retour des Tuamotu pour mon plus grand bonheur! Chaque sortie du bateau est extrêmement bénéfique à notre moral, nous savourons chaque instant! Je profite de la piscine et ne fait pas une once de cuisine!
Marine nous rejoint la deuxième nuit! Et pour la dernière journée, elle nous emmène dans le sud de Tahiti avec sa voiture dans un lieu extraordinaire que nous ne connaissions pas: Une petite rivière avec une visibilité incroyable! Quand on regarde sous l’eau, on voit aussi bien que dans l’air! C’est exceptionnel! D’autant plus qu’il y a plein de poissons, crevettes et les fameuses anguilles aux yeux bleus. Par contre l’endroit est très fréquenté, nous faisons quelques photos entre les baignades des locaux bien présents malgré la pluie!
De retour à Moorea, une fenêtre météo semble s’ouvrir dans les jours à venir, enfin, enfin, enfin nous allons pouvoir partir! Hélas, Alice a accepté un remplacement d'infirmière et ne pourra pas nous accompagner.
Entre les pleins d’eau, de gazole et d’essence, nous avons le temps d’aller voir l’élection de miss Moorea (Alex préférera dessiner). Les polynésiens sont très friands de ce genre de concours, avec des costumes végétaux absolument somptueux!
Au centre, miss Moorea 2024. La gagnante 2025 sera celle tout à gauche!
Et nous ferons une dernière balade au centre de l’île entourés par les montagnes majestueuses…
Alex fait de magnifiques photos avec son appareil argentique mais une fois à bord il s’apercevra qu’il n’y avait pas de pellicule dedans!
À suivre…