Retour à Moorea pour une dernière année sur Diatomée

 

 

 

Mars/Avril 2025

 

Nous venons de passer 3 mois à Paris qui sont passés à une vitesse folle. Contrairement aux autres années, j’avais moins envie de rentrer en France car nos heures sur Diatomée sont maintenant comptées. Alex sature devant tant de responsabilités, de travaux ingrats et de manque de vie sociale. Moi je dois dire adieu à ma vie de rêve, sauf qu’une vie avec son amoureux malheureux, ce n’est pas vraiment une vie de rêve. Et le mal être d’Alex m’aide à accepter la perte de Diatomée. Sur mon vélo parcourant Paris je me nourris non pas de la beauté de la nature mais de la beauté de la danse. Je vais de spectacles en spectacles aussi forts et enrichissants les uns que les autres. Je me sens bien dans cette ville et l’idée d’y vivre toute l’année, de retrouver l’été en France, de pouvoir prendre plein de cours de danse me comble de joie.

 

Alex aussi savoure ces moments entre Paris et Carqueiranne (dans le Var), entre longues marches parisiennes et nage en Méditerranée. Cette sérénité retrouvée ne dure pas bien longtemps car un mois avant notre retour sur Diatomée, les mauvaises nouvelles commencent à tomber.

 

Les autres années, une boatsitter venait garder le bateau durant notre absence ce qui nous évitait de le retrouver tout moisi et cambriolé. Mais cette année, nous avons prêté notre bateau à Jean-Charles, Leslie, et Noah leur fils de 3 ans pour qu’ils puissent naviguer en Polynésie, car ils travaillent tous les deux en mer mais ils souhaitaient partager leur amour de l’océan en famille et vivre des expérience ensemble, et non chacun de leur côté.

C’est une première pour nous de laisser d’autres gens naviguer à bord, cela ne semble pas trop soucier Alex qui a une telle faible estime de lui-même qu’il pense que personne ne pourra faire pire que lui.

 

Sauf qu’en Polynésie, il faut savoir être en totale autonomie, ce n’est pas comme rentrer tous les  soirs au port, et cela demande une vigilance constante sur toutes les pompes, la mécanique, le moteur, le gréement, l’électricité, les fuites d’eau… Sur un bateau qu’on ne connait pas, ce n’est pas évident, comment savoir que ce bruit est bizarre? Nous n’avons pas mesuré les conséquences de ce deal et cela va nous couter très cher, autant financièrement que psychologiquement.

 

Alex ne cesse de recevoir des messages de tout ce qui est cassé : le coupe-circuit de l’annexe, les vis de serrage du moteur hors bord, le rail de la grue de relevage de l’annexe, le rail qui maintient la capote de roof, la pompe d’eau de mer qui refroidit le moteur diesel, la courroie d’alternateur, le pilote automatique qui fuit, la fuite d’huile moteur, un winch défaillant… Il n’en dort plus la nuit et passe la journée à commander des pièces préférant réparer lui même. Il réalise que gérer la maintenance d’un bateau n’est pas donné à tout le monde et que c’est des années d’expérience…Il pensait que tout le monde savait faire mieux que lui et je réalise à quel point il n’a pas confiance en lui et fait confiance aux autres. Cela demande une méticulosité et des heures de travail que ni moi, ni Jean-Charles et Leslie n’avons. À peine quelque chose commence à mal fonctionner, Alex répare tout de suite et c’est un travail permanent.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Après des jours à ruminer la boule au ventre, Alex est prêt à quitter Paris mais nous offre deux jours d’hôtel à notre arrivée à Papeete comme pour retarder le moment fatidique…

 

 

 

 

 

L’accueil des Tahitiens à l’aéroport…Juste pour info, il est 4h46!

 
 
 
 

 

 

 

Ces deux jours à Tahiti nous permettent de récupérer notre nouveau Bimini que Céline a fait de ses propres mains et qu’elle nous amène très gentiment depuis la presqu’île!  

 

 

 

 

 

 

L’occasion de retrouver aussi Mélanie (@miki.miki.atelier) qui nous donne quelques bijoux à photographier, mais elle a reçu tellement de commandes qu’elle n’a pas trop eu le temps de créer de nouvelles pièces. Elle aussi est sur le départ pour une nouvelle vie en métropole, tout comme Baptiste et Louise qui eux sont rentrés depuis déjà plusieurs mois.

Cela me fait sentir moins seule, quitter la Polynésie, ce n’est pas une décision facile…

 

 

 

 

Diatomée est mouillé dans le baie de Cook à Moorea, la petite île voisine de Tahiti.

 

 

Il est temps de retrouver jean-Charles et Diatomée, Leslie et Noah étant déjà rentrés depuis plusieurs jours. Jean Charles a maintenant la tête d’un marin! 

 

 

 

 

 

 

 

Nous sommes accueillis par un magnifique bouquet et un massage offert spécial jetlag! Cela nous fait trop plaisir (surtout moi qui suis une grande adepte des massages!). 

 

À part l’évier de la cuisine,  je suis plutôt agréablement surprise par l’état général de l’intérieur, pas de gribouillis sur les murs, nous avons même des nouveaux oreillers et des caisses neuves pour ranger le linge. Jean-Charles fait le tour de tous les problèmes rencontrés, trois mauvaises surprises de taille viennent s’ajouter à la liste: le moteur aurait tourné un long moment sans liquide de refroidissement ce qui est vraiment très mauvais. La coque a été nettoyée à la brosse ce qui enlève toute la peinture antifouling, normalement le carénage se fait toujours avec une spatule, devant la somme des recommandations énoncées en quelques heures pour la passation, je comprends aussi que celle-ci soit passée à la trappe mais cela peut s’avérer être très contraignant car sans antifouling, nous sommes condamnés à caréner le bateau toutes les semaines et vu la taille de Diatomée, c’est un gros travail. Et dernière chose: il y a des cafards à bord!

 

La cabine arrière nous sert un peu de débarras/grenier et ils ont tout enlevé et déposé nos affaires à terre chez quelqu’un pour libérer la chambre et y héberger un ami. Nous ne pensions pas qu’ils inviteraient autant de gens à bord: leurs parents respectifs, une famille, un couple et un ami…

En laissant nos affaires a terre et en les remettant à leur place ils ont du attraper des cafards. Nous savions qu’il ne faut jamais rien ramener de l’extérieur du genre cartons de supermarchés car souvent se cachent des pontes, mais ils ne pouvaient pas savoir… 

À  mesure que la semaine passe, les mauvaises surprises s’accumulent avec plein de réparations à faire à cause de négligences: le plancher de la cuisine se casse sur le côté, Jean-Charles l’avait remarqué mais n’avait pas fait le lien avec une fuite d’eau sous l’évier qui a humidifié tout le sol… La douche et l’évier de salle de bain sont bouchés et les pompes n’ont jamais été nettoyées, un hublot est carrément fêlé et provoque une fuite d’eau… des portes de placards qui ne se ferment plus…C’est de plus en plus dur pour Alex qui déjà ne sautait pas de joie à l’idée de refaire une année sur Diatomée…

 

 

 

 

Les joies du débouchage…

 

 

 

 

 Avant

Après

 

 

 

 

 

 Un grand ménage pour retrouver de la blancheur!

 

 

Heureusement nous retrouvons Marine et Fanny que nous adorons!

 

 

 

 

 

Marine a bien développé son école d’apnée depuis les 4 mois où elle est arrivée à Moorea, hyper pro, le bouche à oreille fonctionne très bien; En plus c’est un amour et elle ne cesse de nous rendre des services comme nous prêter sa voiture par exemple!

 

Fanny travaille aussi énormément car en plus du camion ambulant d’épicerie en vrac « Le ma’a dans le bocal », elle a ouvert avec Caroline un local avec petit jardin où les clients peuvent venir se poser… Elles ont maintenant deux autres personnes qui travaillent de temps en temps pour les aider. Partir de rien et construire tout ça…je suis très admirative!

 

 

 

 

Fanny porte les bijoux de Mélanie (@miki.miki.atelier), les plus belles boucles d’oreilles que je n’ai jamais vues! Et la raie aigle en pendentif!

Je vais voir sous la coque et finalement il reste quand même de la peinture antifouling, ce n’est pas aussi pire qu’on pensait! Par contre les cafards sont vraiment très nombreux, des minuscules aux géants qui volent… Je ne sais pas si c’est la même espèce mais ce qui est sur, c’est que nous dévalisons les pièges anti-cafards des supermarchés! Nous finissons même par acheter de la poudre et des cachets d’acide borique et du gel anti-cafard tellement il y en a!

 

 

 

 

 La silhouette marron tout au fond est un énorme cafard à l’agonie dans la maisonnette décorée en mode « Il fait bon vivre ici! »

 

 

La fatigue d’Alex s’accumule car en plus de tous les travaux, il dort très mal, il gémit beaucoup, fait sans cesse des cauchemars. Une nuit je l’entends insulter « Connard! Connard! Enculé! Fils de pute! »…des mots qu’il ne prononce jamais dans la vie courante!!!! C’est le lâchage total!

À cela s’ajoute l’énorme chaleur, surtout à l’intérieur du bateau et nous sommes complètement assommés. Nous sommes obligés de fermer toutes les fenêtres dès que nous allons nager à cause des vols potentiels et quand nous revenons, le soleil a tapé plein pot et c’est la fournaise. Je retrouve par miracle un très vieux ventilateur sous le lit d’Alex! Nous le mettrons pour nos siestes mais pas bien plus car il nécessite du 220 Volt. La chaleur et la transpiration permanente nous anesthésient de toutes émotion, positive comme négative. Nous nous retrouvons comme l’année dernière à la même époque: déprimés et épuisés, la houle des Marquises en moins.

 

 

 

 Nous allons souvent boire un verre au Cooks Bay, le nouvel hôtel vraiment chouette tout prés de notre mouillage!

 
 
 
 

 

 Marie-Lou et Charles de l’association Océania, Sanni, notre ancienne boatsitter et Marine encore et toujours!

 
 
 
 
 

 

Sans oublier nos chers amis Nicky et Fabien qui nous invitent dans leur sublime nouvelle maison!

 

 

 

 

 

Où est Charlie?

 
 
 
 

 

 Et voici notre nouveau Bimini cette fois-ci bleu marine et bien plus en harmonie avec la coque que notre ancien bleu ciel.

 
 
 
 

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Céline vient aussi refaire tous nos coussins du carré… Je soupçonne Alex d’être terrorisé à l’idée de ne pas arriver à revendre Diatomée et de mettre toutes les chances de son côté! Car il fait aussi refaire notre table par un artiste local!

 

 

 

 

 

 

Si le cadre est idyllique, ce n’est pas une période simple pour nous entre la chaleur, la sensation de confinement et les journées de corvées qui se suivent et se ressemblent. Mais nous sommes très très amoureux et prenons extrêmement soin l’un de l’autre.

 

Il n’y a pas une journée où nous n’allons pas nager et admirer la faune! En plus de sortir du bateau, cela nous fait aussi un exercice physique assez intense puisqu’il y a pas mal de courant! Je m’aperçois qu’une éponge que je prenais pour du corail est de plus en plus présente.

 

 

 

 

Si l’aspect semble rigide, il est en fait caoutchouteux. Alex est sur d’en avoir déjà vu auparavant, pour moi c’est une découverte! (Lamellodysidea herbacea)

 

 

Toujours à l’affut d’apercevoir des espèces jamais vues, la joie nous submerge lorsqu’un jour nous repérons des petites antennes blanches inhabituelles dans le paysage. Lorsque nous plongeons, nous apercevons deux minuscules crevettes nettoyeuses avec un potentiel choupinesque plutôt élevé! Elles sont cachées dans une petite cavité où seules leurs antennes dépassent. Nous faisons des allers-retours pour aller les voir jusqu’à ce que je réalise que la petite pierre juste à côté d’elle est en fait un bébé poulpe! Immobile depuis le début nous ne l’avions absolument pas vu! Nous en déduisons que les crevettes (Stenopus hispidus) doivent aussi déparasiter les poulpes sinon il n’en aurait fait qu’une bouchée!

 

Je n’ai pas mon appareil photo à ce moment là mais Alex immortalise cette petite scène par son talent.

 

 

 

 

 

Une autre fois, en partant nager tout prés du dinghy nous voyons un gros truc flotter: une combinaison de plongée! Nous décidons de la ramener au dinghy sauf qu’en la transportant, un crabe apparait en panique totale! Il nage à la surface de l’eau en revenant vers la combinaison et donc vers Alex qu’il ne cesse de coller. Nous le repoussons pour qu’il continue sa vie ailleurs mais il revient toujours vers nous! La combinaison  lui servait d’abris mais Alex pense qu’il doit aussi vouloir rester avec un autre crabe et il aura grave raison! Un deuxième crabe était aussi caché dans une des manches de la combinaison et nous aimons croire qu’ils ne voulaient pas être séparés! Nous remontons la combinaison à bord du dinghy et nous les relâchons tous les deux côte à côte en espérant qu’ils trouvent vite un abris auprès des voiliers mouillés juste à côté car ils sont très vulnérables seuls en pleine eau!

 

 

 

 

 

Grace à notre livre d’identification, nous pensons qu’il s’agit de Ozius rugulosus.

 

 

Nous avons prévu cette année de refaire des images sous l’eau, si cette idée me réjouit depuis plusieurs mois, une fois sur place, c’est plutôt le stress qui augmente avec les jours qui défilent sans aucune image encore tournée. Alex a plein de bricolage à faire à bord et sa santé mentale au plus bas ne l’aide à se réjouir de rien. Je suis le seul moteur dans ces projets même si Alex me suit très gentiment et s’adapte à tout ce que je demande avec une grande part de résignation.

 

Le plus dur pour lui sera de tourner de nuit des images avec un maillot bioluminescent. C’est Marine qui a posté sur les réseaux sociaux des magnifiques photos avec ce maillot! Je vois immédiatement le potentiel d’un clip de danse avec cette pièce unique! Le créateur serait ravi qu’Alex et moi fassions des images et il nous envoie le maillot in extremis à Paris, un jour avant notre départ! (et oui entre temps le maillot était déjà retourné en métropole). Marine qui a déjà  fait des images avec, va bien nous aider pour le tournage avec son amie Mimi, apnéiste aussi! 

 

 

 

 

 Marine et Mimi pour une petite réunion briefing avant tournage!

 
 
 
 

 

Nous sommes prêts!

 
 
 
 

 

 

 

La logistique n’est pas simple car il faut tourner de nuit et éclairer sans cesse le maillot entre chaque prise car la bioluminescence s’éteint très vite. Nager dans une eau où l’on ne voit rien: la plus grande phobie d’Alex. Il ne plonge pas le petit orteil dans la baie de Cook où nous mouillons.

 

Il prend grave sur lui et comme nous tournons prés d’un tombant, le fait de voir « le fond » lorsque  Marine et Mimi éclairent le rassure un peu. Mais le résultat est plutôt décevant car la coupe du maillot est assez bizarre et dès que je suis face caméra ou profil droit ce n’est vraiment pas beau. Je me dis qu’il doit quand même y avoir des mouvements de bras au ralenti qui peuvent bien rendre au montage. 

 

 

 

 

Maillot créé par Christopher Bellamy (@bio.crafted)

 

 

Mais cataschtroumpf, lorsque je commence à dérusher les images quelques jours plus tard, je réalise qu’Alex pensait filmer au ralenti et que ce n’était pas le cas… Pour moi ça veut dire potentiellement rien d’utilisable…Je suis dépitée et lui encore plus.

 

Une note positive quand même parmi tous ces évènements, c’est le stage photo qu’organise Alex avec Marine. Une sorte de workshop sur deux jours avec un peu de théorie et de la pratique avec deux après-midi en mer à shooter, puis des conseils pour la retouche des photos. Même si je ne participe que pour la pratique avec d’autres modèles, cela nous fait un bien fou à tous les deux! Lui de socialiser et se sentir utile et moi de sortir de la baie en bateau et de passer du temps à danser sous l’eau sans pression particulière comme je peux me l’imposer pour les vidéos.

 

 

 

 

 

 

Voici quelques photos des stagiaires, Alex est très fier d’eux!

 

 

 

@antoine_lebrun96

 
 
 

 

@mimisxm

 

 

 

@mimisxm

 

 

 

 

 

@alicedeca

 

 

 

@alicedeca

 

 

 

@alicedeca

 

 

 

@alicedeca

 L’art de savoir capturer le moment…les meilleures photos sont souvent non posées!

 

 

 

 

 Marine (@freedivingmoorea) et son Capitaine Tutea (@native_expedition_moorea) ont grave assuré!

 

 

Nous avons plus de temps maintenant pour se concentrer à faire nos images. Notre humeur alterne entre excitation pour ces nouveaux projets et déception après chaque tournage. Toujours extrêmement difficile de capter le moment, où Alex, les animaux et moi même somment en osmose créative! Cela nous décourage car c’est énormément d’énergie dépensée pour peu de résultats. Surtout que parfois, nous entrainons avec nous Marine qui nous aide pour tenir le dinghy et qui s’est levée aux aurores pour cela… 

 

 

 

 

 

Chaque sortie en mer est bien différente! Même endroit même heure…

 

 

 

 

 

Nous faisons à nouveau un autre tournage de nuit, pour le maillot bioluminescent, tout se passe bien, tout le monde est efficace et motivé. Mais la douche est très froide quand je m’aperçois une fois encore que tous les films sauf la première prise, sont tournés en vitesse normale.

Nous ne comprenons pas ce qui dérègle l’appareil. Alex connait mal ce nouveau caisson, et de nuit il voit très mal et doit le dérégler sans faire exprès…déjà qu’il a une faible estime de lui même mais cette mauvaise expérience finit de l’achever!

 

Même si Alex n’est pas du tout de nature dépressive, les journées avec petit moral s’accumulent laissant une atmosphère pesante planer au dessus de Diatomée. Alex aimerait être partout sauf ici. Malgré cela il s’attelle aux corvées les plus pénibles comme réparer la pompe à eau de mer du moteur plié en deux en passant la plupart du temps plié en quatre cette fois ci pour récupérer les visses tombées au fond de la cale remplie d’un liquide huileux noirâtre. Quand il a terminé il va tout à l’arrière dans le mini cagibi regraisser le pilote automatique puis il passe dans son baudrier très inconfortable recoudre la grand voile suspendu au mât par l’entrejambe. 

 

 

 

 

 

 

 Je l’aide au mieux pour toutes ces activités ingrates, de manière pratique mais aussi en le soulageant sur tout le reste et en lui répétant sans cesse à quel point c’est un héros, ce qu’il n’entend absolument pas. Comment peut-on être autant héroïque sans le savoir? Comment peut-il en plus de ça s’en vouloir de ne pas être toujours gentil alors que c’est l’être le plus gentil que je connaisse? Et qu’il accepte de se lever très très très tôt pour aller tourner? Bref mon amour pour lui est d’autant plus grand que son estime de lui même est six pieds sous terre.

 

Souvenez-vous, l’année dernière nous avions tourné quelques images pour le téléfilm « Meurtres aux Marquises » où je doublais l’actrice principale qui plongeait autour d’une épave d’avion! La diffusion sur France 3 est un carton! La meilleure audience! Comme quoi le nombre de vues n’est pas forcément signe de qualité!!! Nous sommes curieux de découvrir le résultat, heureux de revoir des paysages familiers, et nous sommes assez étonnés de voir que notre séquence sous l’eau dure quand même 2 minutes 30! Pour ce qu’ils nous ont payé, ce sont les 2’30mn les moins chères de l’histoire de la télévision!!!!! Ils ont pris tous les plans! Nous ne savons décidément vraiment pas nous vendre! Après quand une production pleure de ne pas avoir de budget que faire? 

 

 

 

 

Nous aidons à notre tour Marine à développer son club d’apnée en lui faisant quelques photos et vidéos pour sa communication!

 

Les sessions d’apnée se font dans le grand bleu en se laissant dériver!

 

 

 

 

 

 

Très vite nous n’allons plus du tout avoir le temps de nous plaindre car les semaines défilent à toute allure et nous réalisons que nous devons être à Rangiroa dans quelques jours! La maman d’Alex est en voyage en Polynésie avec des amis et elle nous a très gentiment invités à la rejoindre dans son hôtel! Tout s’accélère! Nous nous organisons pour récupérer les nouveaux coussins qui sont à Tahiti, nous finalisons l’installation de la nouvelle table.

 

 

 

 

Nous sommes absolument ravis des nouveaux coussins et de la table fabriquée en bois de Tamarin!

 
 
 
 

 

 

 

Un nouveau carénage doit être fait, nous demandons à un mécanicien de réparer notre moteur hors bord 25 chevaux, Alex finit les derniers travaux indispensables avant chaque navigation (vérification du guindeau qui relève l’ancre et démontage et entretien de tous les winchs)! Nous demandons à Alice, une des stagiaires du workshop de photos sous-marines si elle pourrait nous accompagner jusqu’à Rangiroa! C’est compliqué pour son amoureux qui n’aura pas le temps mais elle est disponible et motivée, cela nous enchante d’avoir une troisième personne, c’est une aide très précieuse en navigation!

 

Et juste avant notre départ, nous avons l’énorme joie de retrouver Olivier Adam de passage à Moorea pour une série de conférences autour de ses recherches sur les baleines à bosse. Pour tous ceux qui s’intéressent aux cétacés, Olivier Adam est un incontournable! Il est aussi brillant que drôle et passionnant; le genre de personne qui vous tire vers le haut dès qu’il ouvre la bouche, sans jamais se prendre au sérieux. Un bonheur dans ce monde de scientifiques où chacun se veut « spécialiste et grand savant », Olivier est parmi eux le soleil, l’intelligence et l’humilité. Nous l’adorons!  

 

 

 

 

 

Nous le retrouvons au Cooks Bay avec sa fille Marika, mais aussi Isabelle Charrier et Charlotte Curé,  deux autres chercheuses passionnées des baleines faisant des travaux sur la bioacoustique. Nous nous sentons vraiment privilégiés de côtoyer ses pointures qui font avancer la science et enrichissent nos connaissances sur ces animaux.

 

 

 

 

 

 

 

Nous faisons avec eux une sortie en mer où nous voyons de nombreuses tortues! Comme leurs missions sur les baleines se déroulent à Madagascar, ils découvrent avec émerveillement les fonds polynésiens! Ils viennent passer une soirée à bord où nous ne sommes pas peu fiers de les faire asseoir sur nos magnifiques coussins flambant neufs!

 

 

 

 

 

 

 

 

Trois bonnes nouvelles s’ajoutent à ces journées agréables: 

  1. Ma soeur qui est réalisatrice me confirme qu’aujourd’hui certains logiciels peuvent ralentir l’image sans que cela strobe, les tournages du maillot bioluminescent vont pouvoir nous servir.
  2. Nous sommes presque venus à bout des cafards! Non pas grâce aux pièges mais grâce à de la poudre, des cachets et du gel d’acide borique (et oui on a mis le paquet!).
  3. Beverly, une amie peintre-dessinatrice a eu la chance de croiser Guillaume Meurice (si vous êtes fidèles aux carnets de bord, vous savez à quel point je l’adoooore!) et elle lui a transmis le lien vers la video de l’AQUABALLET…

 

 

 

 

 « Humain préféré » juste après Alex Voyer!!!!!!

Imaginez ma joie!!!!

 

 

Mais changement de programme: la météo est très défavorable à notre départ: vent directement dans le nez pour les prochains jours à venir… Nous n’avons aucune envie de galérer en mer à doubler le temps de navigation, nous décidons d’aller à Rangiroa en avion et de repousser notre départ dans les Tuamotu avec Diatomée. Car pour cette dernière année à bord, nous allons retourner dans nos îles désertes favorites. Et au mois de novembre, un jeune couple de skippers rencontré à Moorea devrait nous racheter Diatomée.

 

 

 

 

 

 La bonne nouvelle c’est que nous aurons le temps  d’assister à la conférence d’Olivier Adam!

 

 

 Vous savez que l’heure de l’apéro est sacrée pour Alex, le voici au comble de sa joie quand le Brésil lui achète la photo du bébé cachalot qui tente de me mordre les fesses pour vendre des bières!!!! Et ils seront bien plus généreux que France 3! 

 

 
 
 
 

 

 

 

À suivre...

 

 

 

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